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Jean Messiha : "Je suis pour un arrêt total de l'immigration"

Par Jean Baptiste Giraud

Jean Messiha, Jean Messiha, économiste et haut fonctionnaire, président du cercle de réflexion Vivre Français, était l'invité de "Guillaume Bigot dans tous ses états" le 9 juin 2023 sur Sud Radio.

Jean Messiha
Jean Messiha, invité de Guillaume Bigot dans "Guillaume Bigot dans tous ses états” sur Sud Radio.

Selon Jean Messiha, la France devrait arrêter totalement l'immigation. Ou du moins choisir les immigrés qui s'intégreraient plus facilement. Il explique que l'immigration d'aujourd'hui est très différente de celle qu'elle a été il y a quelques décennies.

 

Jean Messiha : "Quand j'étais enfant, il n'y avait pas de communautés préinstallées en France"

Jean Messiha est d'origine égyptienne. Il explique qu'il y a quelques décennies, l'intégration d'immigrés dans la société française était beaucoup plus facile. "Quand vous faites tout pour ressembler au peuple historique, vous êtes traité comme un membre du peuple historique. Si vous vous auto-discriminez en cultivant vos origines et vos différences, comme le font un certain nombre de catégories aujourd'hui, il est bien normal qu’ils soient traités comme tels. Moi, j'ai été bien accueilli, mais c'était une époque où l'immigration était homéopathique. On accueillait des individus, on n’accueillait pas des communautés entières et encore moins des peuples. On arrivait au milieu de Français parce que, par définition, il n'y avait pas de communautés préinstallées qui aujourd’hui d'une certaine façon vous font vivre votre pays d'origine.

Il faut préciser que moi, ma famille n'est pas arrivée en France en forçant une frontière et n'est même pas arrivée de sa propre initiative. Ma famille est arrivée en France à l'invitation de la France à une époque où la France choisissait précautionneusement son immigration. Ma mère était chimiste, et c'était un jury de chimiste français partis en Égypte recruter cinquante chimistes, parce qu'à l'époque la France manquait de chimistes. C’est comme ça que nous sommes arrivés en France."

"Choisir notre immigration, c'est aussi choisir des gens qui s'intégreraient plus facilement que les autres"

Cela veut-il dire que Jean Messiha défend l'immigration choisie ? "Aujourd'hui, on est quand même sur une immigration choisie, une immigration de qualité, une immigration de gens un peu triés sur le volet. Enfin, dans l'absolu. Mais par rapport à la situation de la France aujourd'hui, je suis pour un arrêt total de l'immigration. Pourquoi ? D'abord parce que nous avons une immigration massive sur notre territoire légale, parfois même française, en tout cas d'origine immigrée qui ne s'intègrent pas, qui ne s'assimilent pas. Vous avez certains quartiers en France où le taux de chômage dépasse les 40%. Je rappelle quand même que le chômage des extra-européens est trois fois plus important que le chômage national."

 


Jean Messiha est-il également opposé à ce qu'on accorde le droit d’asile aux chrétiens d'Orient ? "Je suis favorable à ce qu'on accorde l'asile aux chrétiens d'Orient. On dit toujours ‘immigration choisie’. Mais choisie par rapport à quoi ? Ceux qui parlent d'une immigration choisie, ils ont toujours un versant économique. Choisir, c’est aussi pouvoir faire venir en France non seulement des gens qui seraient persécutés en raison de leur religion ou de leurs origines, mais aussi des gens qui s'intégreraient plus facilement que les autres', a répondu Jean Messiha.

"Le problème c'est que la France a été déclaré pays ouvert"

Pour revenir à l'attaque au coteau à Annecy le 8 juin 2023, y a-t-il une "décivilisation" en France, y a-t-il un ensauvagement ? Pour Jean Messiha, c'est là encore une conséquence de l'immigration. "La question est simple : pourquoi a-⁠t-⁠on 120 coups de couteau par jour aujourd'hui en France et pas il y a 40 ans ? Qu'est-⁠ce qui s'est passé ? Vous savez très bien que le couteau, comme la machette d'ailleurs, sont des marqueurs identitaires. Il y a certaines civilisations, certaines traditions où se sont les armes privilégiées pour se battre ou pour administrer des cours pour un oui ou pour un non. Quand  vous voyez par exemple état de l'état de sauvagerie dans certaines sociétés africaines où la machette est très présente, on file un coup de machette pour un oui ou pour un non, un coup de couteau pour un oui ou pour un non. La recrudescence des attaques à l'arme blanche doit beaucoup à l'arrivée massive et incontrôlée de certaines l'immigrations qui ont pour marqueur identitaire le couteau.

 


Ce qui nous différenciait par rapport à la société américaine, c'est précisément que nous étions un peuple plutôt homogène et une société plutôt pacifique. Alors qu’aux États-⁠Unis, la guerre des gangs existait aussi loin que ma mémoire plonge. Le problème de la France, c'est que nous n'avons pas toujours été dans cette situation. Le terme 'ensauvagement' n’existait pas d’ailleurs. Le problème, c'est que nous avons un système de dirigeants qui, depuis une quarantaine d'années, ont déclaré la France pays ouvert. Pour ces élites post-soixante-⁠huitardes libérales et ⁠libertaires, l’immigration n'est pas un problème. C'est un projet. Et cette logique a été sacralisée au niveau supranational par l'Union européenne pour bien maintenir les peuples sous dépendance juridique pour les enchâsser dans des structures juridiques qui favorisent cette immigration. Aujourd’hui les gens se cherchent des identités de substitution. La réislamisation de nos banlieues, ce n'est rien d'autre que le revers de la médaille de désacralisation des civilisations et défrancisation de la France."

"Aujourd’hui nous avons une forme d'obligation d'être assignés à nos origines"

Pour Jean Messiha, l'antiracisme ambiant en France a fait plus de mal que de bien. "J'estime si vous voulez les gens qui arrive en France à qui la France a donné une chance, à qui la France a souvent payé des allocations familiales, le logement, l'éducation, la santé parfois même la nourriture à travers un certain nombre d’aides… j'estime qu'il est parfaitement normal que ces gens s’intègrent, s’assimilent et éprouvent une forme d'allégeance sinon d'affection pour le pays qui les a accueillis. Moi, de mon temps, personne ne parlait d'immigration personne très peu. Au détour d'une conversation entre amis, on pouvait demander : ‘vous êtes de quelle origine?’. Mais aujourd'hui, ceux qui se prétendent antiracistes est favorables aux migrants, ce sont en réalités les nouveaux racistes. Aujourd’hui nous avons une forme d'obligation d'être assignés à nos origines. Par exemple, les pires ennemis de la France : Mohamed Merah, les frères Kouachi, Amedy Coulibaly… si vous osez dire que c'est des immigrés, on va vous dire : ‘mais ça va pas la tête ? ils sont Français’. Par contre les tous les gens assimilés comme moi, s'ils osent dire qu’ils sont Français, on va vous dire : ‘attendez, vous n’avez pas des origines égyptiennes ?’."

 

 

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Retrouvez “Le face à face” de Guillaume Bigot chaque jour à 12h30 dans "André Bercoff dans tous ses états" Sud Radio.

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