Après avoir ouvert grand les bras pendant des mois aux migrants fuyant la guerre au Moyen-Orient, l’Allemagne est confrontée aujourd’hui au défi de l’intégration de ces nouvelles populations, ce qui n’est pas sans poser quelques difficultés. Alors que les formations politiques anti-migrants comme l’AfD accentuent depuis plusieurs mois leur pression politique sur le gouvernement d’Angela Merkel, la chancelière a dû modifier quelque peu son discours ces derniers temps, la perspective des prochaines élections fédérales aidant.
Un sujet brûlant depuis l’attentat de Berlin
Recevant le Premier ministre tunisien Youssef Chahed pour une visite officielle de deux jours, celle qui règne de main de maître sur la droite allemande a insisté aujourd’hui sur le fait que les expulsions de demandeurs d'asile déboutés en Allemagne devaient être accélérées, un sujet hautement sensible depuis l'attentat de Berlin commis par un migrant tunisien radicalisé. "L'an dernier, selon mes données, 116 ressortissants tunisiens ont quitté l'Allemagne (Ndlr : après avoir été déboutés de leur demande d'asile). Ce n'est pas encore assez rapide et nous discutons de comment on peut améliorer ce processus et comment le faire sans difficulté", a-t-elle ainsi déclaré.Avant même sa rencontre avec Angela Merkel, Youssef Chahed avait de son côté rejeté en bloc les demandes de l'Allemagne, qui reproche à Tunis de freiner ces expulsions, en particulier s'agissant de personnes liées à la mouvance salafiste. Interrogé par le quotidien Bild sur le cas du rapatriement d'Anis Amri, l'homme qui finira par tuer 12 personnes le 19 décembre en attaquant au camion-bélier un marché de Noël à Berlin pour le compte de l’État Islamique, le dirigeant tunisien s’est montré plus que clair : "les autorités tunisiennes n'ont fait aucune erreur".