Comme d’habitude, Philippe David remet le clocher au milieu du village. Et pour la deuxième fois de la semaine, ce village s’appelle Strasbourg, préfecture du Bas-Rhin. Pourquoi Strasbourg ? Parce que c’est là que se trouve la rue Mélanie, dont l’aménagement, orchestré par la mairie écologiste, est pour le moins mal vécu par les habitants.
Un aménagement qui exaspère
L’aménagement de cette rue fait grincer des dents. À certaines heures, les automobilistes mettent jusqu’à 45 minutes pour parcourir 300 mètres. Résultat : des klaxons à répétition, des nerfs à vif et des riverains à bout. Et il faut dire que la situation a tout du vaudeville urbain. Elle ferait passer les délires du père Ubu pour une thèse de mécanique quantique digne d’un Prix Nobel.
Une rue pensée comme un circuit
La chaussée a été répartie à égalité parfaite entre la piste cyclable et la voie pour véhicules motorisés. Jusque-là, pourquoi pas. Sauf que la rue est restée en double sens. Conséquence : pour se croiser, les véhicules doivent slalomer entre les zones de stationnement conservées. On se faufile donc dans des chicanes, qui seraient parfaites au Mans ou au Castellet, mais nettement moins dans une rue de centre-ville.
900 000 euros de chaos
Et le pompon, c’est la réponse de Marc Hofsess, maire adjoint écologiste, à une habitante exaspérée. Non, Monsieur le Maire adjoint, on n’a pas atteint les limites, on les a largement dépassées : celles de l’incompétence et du gaspillage d’argent public. Ce "machin", qu’il va falloir réaménager, a tout de même coûté la bagatelle de 900 000 euros.
Une ingénierie déconnectée
La mairie de Strasbourg assure avoir "réfléchi avec des ingénieurs". Très bien. La prochaine fois, qu’elle réfléchisse avec des gens intelligents, plutôt qu’avec des gens bardés de diplômes, ça évitera d’emmerder tout le monde et de jeter près d’un million d’euros par la fenêtre.