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Spanghero, tapie, Karabatic, Tabarly… : des noms célèbres parfois lourds à porter

Fils d’une lignée mythique du rugby français, Philippe Spanguero signe "Au nom du clan" aux éditions Alizio, un livre sur le poids des héritages familiaux. À travers les voix de Marie Tabarly, Laurent Tapie ou encore des frères Karabatic, il explore la difficile quête d’identité de ceux qui grandissent à l’ombre d’un nom célèbre.

Philippe Spanghero et Nikola Karabatic
Philippe Spanghero et Nikola Karabatic

« Avant même de me dire bonjour, on me demande : T’es le fils de qui ? » Une question qui a poussé Philippe Spanghero, descendant d’une famille bien connue dans le monde du rugby à publier Au nom du clan – Entre héritage, transmission et loyauté, aux éditions Alizio.

Cet ancien rugbyman professionnel passé notamment par le Stade Toulousain ou le Castres Olympique était invité cette semaine sur Sud Radio dans l’émission « Sud Radio Médias », au micro de Gilles Ganzmann et Valérie Expert pour évoquer cet ouvrage, dans lequel il explore les paradoxes de l'héritage familial trop lourd à porter pour certains, mais impossible à renier et parfois même source de succès.

« Le clan, c’est à la fois un tremplin et une prison symbolique »

Devoir répondre à la question du « fils de », Philippe Spanghero, y a été confronté comme beaucoup d’enfants issus de familles célèbres. Chez les Spanghero, le nom résonne comme une légende.

Walter, Laurent, Claude… Une fratrie devenue mythique dans le rugby français des années 60 et 70. Un héritage glorieux, mais écrasant. « Le clan, c’est à la fois un tremplin et une prison symbolique. On peut en être fier, mais il faut apprendre à s’en détacher pour exister. »

Un livre sur la loyauté, pas sur la plainte

Loin d’être un recueil de plainte, Au nom du clan s’intéresse à la « notion de loyauté familiale ». Pour explorer le sujet, celui qui est également chroniqueur de l’équipe Sud Radio Rugby, a réuni les témoignages de Marie Tabarly, Laurent Tapie, Ariane Daguin, les frères Karabatic, Emmanuelle Galabru

Des héritiers aux noms célèbres, parfois synonymes d’admiration, de comparaisons, ou de poids lourd à porter. « Ce n’est pas une question de notoriété, précise-t-il. Il y a aussi l’histoire d’un commandant du GIGN, anonyme mais prisonnier d’une lignée militaire depuis Napoléon. Pour lui, le poids du clan existe même sans célébrité. »

Héritage obligatoire ou véritable passion ?

Pour beaucoup de ces « enfants de », aimer la même chose que leurs parents n’a pas été un choix. Philippe Spanghero se remémore un échange avec Nikola Karabatic où le triple champion olympique de handball raconte : « Quand on voit notre père passionné, on veut goûter à sa passion pour renforcer le lien avec lui. » puisqu'avant de devenir une légende du hand mondial, Nikola Karabatic a dû se défaire de l'aura de son père Branko, ancien jouer pro international yougoslave.

Le nom de Spanghero a aussi été marqué par l’« affaire Spanghero », scandale de la viande de cheval en 2013. « L’entreprise n’était plus à nous, mais j’ai mesuré à quel point une réputation peut se briser en un instant. » L’épisode révèle à quel point un patronyme peut être à la fois bouclier et cible. « Les fake news vont plus vite que les facts news », constate-t-il amèrement.

"L'héritage ne doit pas être une cage"

À travers les récits qu’il a recueillis, Philippe Spanghero délivre un message universel : « l’héritage ne doit pas être une cage, mais un point de départ. Ce livre s’adresse autant aux enfants qu’aux parents, explique-t-il. Il invite à plus de tolérance dans la manière dont on transmet, souvent sans le dire, nos attentes et nos blessures. »

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