Robert Ménard a poussé un coup de gueule contre le nouveau gouvernement de Sébastien Lecornu aux côtés de Patrick Roger dans le Grand Matin Sud Radio. Entre Emmanuel Macron, Gérald Darmanin et les choix de Sébastien Lecornu, cette nouvelle version du Premier Ministre n'a pas convaincu le maire de Béziers.
"Macron se prend échec sur échec"
On a l’impression que Sébastien Lecornu a dû batailler pour former son gouvernement. Il paraît qu’il avait carte blanche. Est-ce que vous le trouvez enthousiasmant ?
"C’est un peu dingue. On a l’impression d’un retour en arrière. Vous savez, quand Emmanuel Macron est arrivé en 2017, il avait déjà utilisé les mêmes recettes : aller braconner sur les bancs de la droite. Là, il recommence. Il y a, quoi, six anciens Républicains ?
Et puis ensuite, il se prend échec sur échec, et il nous met 18 macronistes, dont deux anciens conseillers de l’Élysée ! C’est comme s’il s’enfermait au milieu des siens, par peur de l’extérieur. Et puis il y a le foutage de gueule : Gérald Darmanin. Moi, je n’ai rien contre le ministre de la Justice, mais enfin…"
Robert Ménard sur le gouvernement #Lecornu2 : "On a encore 18 macronistes, dont #Darmanin… c'est du foutage de gueule ! Ils nous prennent pour des pitres ! #Macron doit partir !" #GrandMatin https://t.co/MDF89z6e5V pic.twitter.com/XoJQBqVbQh
— Sud Radio (@SudRadio) October 13, 2025
"Le problème, c’est Emmanuel Macron"
Pourquoi dites-vous que c’est un foutage de gueule ? Vous pensez qu’il est candidat à la présidentielle ?
"Attendez, on nous avait expliqué qu’il n’y aurait pas de candidats à la présidentielle dans ce gouvernement. Mais Darmanin, il en rêve tous les matins ! Il a encore fait une déclaration en disant : « Je ne ferai plus de politique pendant quelques mois. » Vous y croyez, vous ? C’est grotesque.
Et puis il y a la fameuse « société civile ». On veut nous faire croire qu’un type est forcément intelligent parce qu’il n’a jamais fait de politique. Mais non ! Tu peux n’avoir jamais fait de politique et ne pas être au fait des choses.
Prenez Monique Barbu, de WWF. Vous avez vu ses positions sur le nucléaire ? Des folies. Emmanuel Macron a mis des années à comprendre que le nucléaire était un atout pour la France. Ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas faire de photovoltaïque, bien sûr que non. Mais elle, elle a longtemps dit que le nucléaire n’était pas une énergie sûre à moyen terme. C’est délirant !"
Elle peut changer d’avis.
"Vous rigolez ? C’est ce qu’on retient d’elle ! Non, tout ça n’est pas sérieux. Et ça ne tiendra pas, Dieu merci. Et tout cela évite de poser la seule question qui compte : combien de temps encore le chef de l’État va-t-il mettre pour comprendre que le problème, ce n’est pas d’aller piquer des Républicains, ni de chercher dans ses troupes ? Le problème, c’est lui."
"Ce ne sont pas de petites erreurs, ce sont des choix fondamentaux"
Si le problème, c’est lui, que doit-il faire ?
"Il doit partir, bien sûr."
Certains disent que cela fragiliserait notre système. Si lui part et que son successeur échoue aussi, faudra-t-il encore changer ?
"Vous trouvez que le pays n’est pas déjà fragilisé ? Que tout se passe bien ? Non, soyons sérieux. Bien sûr que ça va mal. Et bien sûr que ça ne peut pas durer comme ça.
Quand on est chef de l’État, on ne peut pas toujours accuser les autres. Il faut reconnaître sa part de responsabilité. On continue de payer ses erreurs : la dissolution, certains grands choix, comme privilégier le pouvoir d’achat des consommateurs plutôt que la défense de l’industrie française. Ce ne sont pas de petites erreurs, ce sont des choix fondamentaux.
Nom de Dieu, il faudrait qu’il se pose enfin la question : quelle est sa part de responsabilité là-dedans ?"