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Réforme compliquée du lycée professionnel pour Emmanuel Macron

En déplacement à Saintes (Charente-Maritime), Emmanuel Macron porte une de ses nombreuses promesses de campagne en réformant l'enseignement professionnel.  Si professionnels et gouvernement s'accordent sur la nécessité de réformer, les méthodes diffèrent

En déplacement à Saintes (Charente-Maritime), Emmanuel Macron porte une de ses nombreuses promesses de campagne en réformant l'enseignement professionnel.  Si professionnels et gouvernement s'accordent sur la nécessité de réformer, les méthodes diffèrent

Déterminé à reprendre la main et à tourner la page de la crise des retraites avec des sujets proches des préoccupations des Français, Emmanuel Macron s'attaque cette fois à la réforme du lycée professionnel qu'il avait annoncée lors de la campagne de 2022 et entend "accélérer" avec un projet de loi d'ici à l'été. "Le but, c'est que chacun puisse trouver un bon métier, un métier avec un bon salaire, et qui a du sens", souligne Emmanuel Macron dans une tribune publiée mercredi soir sur Facebook et LinkedIn, en promettant d'investir "près d'un milliard par an" pour les lycées professionnels.  Un tiers des lycéens, soit environ 621.000 élèves, sont scolarisés en lycée professionnel, un public souvent "fragile, jeune et hétérogène", relève une conseillère présidentielle.

Seul un bachelier professionnel sur deux et un quart des élèves titulaires d'un CAP parviennent à s'insérer dans l'emploi dans l'année suivant l'obtention de leur diplôme. Et parmi ceux qui poursuivent en BTS, un trop grand nombre décroche dès la première année, souligne l'Elysée. Pour augmenter l'attractivité de ces filières techniques, les lycéens stagiaires vont être rémunérés par l'État dès la rentrée prochaine, esquisse l'Elysée. Ils ne l'étaient pas du tout jusqu'ici. Selon le journal l’Opinion, les élèves pourraient toucher 50 euros par semaine contre 4 euros de l'heure actuellement lorsque les élèves sont rémunérés. Pour cette réforme, un milliard d'euros par an est mis sur la table. De nouvelles formations devraient être aussi ouvertes l’année prochaine portant sur le numérique ou l’économie. D’autres moins porteuses comme la gestion ou le secrétariat devraient être supprimées.

Le gouvernement souhaite aussi augmenter la durée des stages. Idéalement de 50%, délicats pour certains élèves qui n’ont parfois pas le droit d’accéder à des taches très qualifiées. Les syndicats s'opposent toutefois à cette mesure qui réduirait le temps d'enseignement général. La fermeture de filières qui n'offrent plus de débouchés aux élèves ou encore le renforcement du lien entre les écoles et les entreprises est également sur la table. Les syndicats de l'enseignement professionnel voient dans cette réforme "une menace forte pour l'avenir des lycées professionnels" et un "projet de désorganisation de la voie professionnelle scolaire".

Le gouvernement cite en exemple la réforme de l'apprentissage, qui repose sur l'alternance entre enseignement théorique et contrat chez un employeur. Cette voie connaît depuis un franc succès avec de vrais débouchés en termes d'emploi. Après ses annonces, Emmanuel Macron déjeunera avec des lycéens. Il pourrait aussi être de nouveau tenté de faire une étape surprise durant son déplacement afin de montrer qu'il peut échanger avec les Français malgré la vive hostilité sur les retraites. Rien n'est prévu à ce stade, indique seulement l'Elysée.

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