Comme à son habitude, Philippe David remet le clocher au milieu du village. Un village qui, cette fois, s'appelle Sens, sous-préfecture de ll'Yonne. Pourquoi ce choix ? Parce qu’une professeure de physique-chimie a été suspendue le 31 mars dernier pour un comportement que le journaliste juge surprenant, même si des syndicats lui ont apporté leur soutien.
Neutralité, devoir et confusion des rôles
D’après le rectorat, l’enseignante aurait demandé une minute de silence en hommage aux victimes de Gaza, à l’issue d’un cours en classe de seconde le 26 mars. Une version contestée par les syndicats, qui affirment que ce sont des élèves qui auraient demandé ce moment de recueillement, évoquant même dans un communiqué un hommage « aux victimes du génocide ». Résultat : suspension pour manquement à l’obligation de neutralité. Et Philippe David comprend cette décision.
D’abord, parce qu’un cours de physique-chimie n’a pas vocation à devenir un débat géopolitique. "On y parle masse volumique, tableau de Mendeleïev, moles de molécules… pas du Proche-Orient", rappelle-t-il.
Ensuite, même si la demande venait des élèves, l’enseignante aurait dû y mettre un terme, au nom de l’autorité et du respect de la neutralité. "C’est le B.A.-BA de la fonction", insiste-t-il.
Deux poids, deux mesures ?
Philippe David pose une question dérangeante : cette même enseignante a-t-elle demandé une minute de silence pour les victimes israéliennes du 7 octobre 2023 ? Il rappelle que sans ce pogrom, il n’y aurait pas eu de guerre à Gaza – et que le Hamas, s’il en avait les moyens, commettrait un génocide similaire à celui perpétré par les nazis. Philippe David conclut par une citation de Jean-Luc Godard :
« L’objectivité à la télévision, c’est 5 minutes pour les juifs et 5 minutes pour Hitler. »
Avant d’ajouter : "Aujourd’hui, j’ai l’impression qu’on en est à rien pour les juifs et tout pour le Hamas."