Il y a une forme de férocité concernant la bataille du budget.
"Oui, c’est bien le mot : férocité, tout le week-end, avec des séances qui durent jusqu'à minuit. Il suffit de regarder les échanges pendant tout le week-end sur X entre Olivier Faure, le patron du Parti Socialiste, et Manuel Bompard, le patron de la France Insoumise, pour comprendre la partie qui se joue à gauche dans l'hémicycle.
D'un côté vous avez les Insoumis qui veulent absolument la censure, ne l'ont pas obtenue car le PS a choisi la voie de la négociation. Et désormais LFI se se déchaîne sur tout ce que les socialistes obtiennent ou veulent obtenir, allant même, jusqu'à voter un amendement avec les Républicains contre les socialistes. Chacun se traite de menteur, mais la réalité est assez simple. Soit le Parti Socialiste obtient la taxe Zucman sous une autre forme et arrive à inscrire dans ce budget 12 à 15 milliards de recettes supplémentaires prises sur les plus riches. Dans ce cas, il peut éventuellement laisser passer le budget. Soit il ne les obtient pas et ce sera la censure.
Débats sur le #budget 2026 : "Il y a eu une férocité totale tout le week-end que je n'ai jamais vue. Demain sera débattue la taxe #Zucman, préparez les popcorn !" l'édito de @francoisedegois #GrandMatin https://t.co/vn2oATWcK1 pic.twitter.com/wfPntqkgFH
— Sud Radio (@SudRadio) October 27, 2025
Mais le chemin de crête existe. Tout le week-end il y a eu des négociations, des discussions de la confrontation et du rapport de force entre tous les partis de gauche, hormis LFI, également avec les représentants du gouvernement, les représentants de l’Elysée. Ça discute pour essayer d'atterrir. Donc on a ce Parti Socialiste et puis la France Insoumise qui bloquent absolument tout, interpellent le PS, l'accusent de pactiser avec le diable. C’est donc très tendu à gauche car se joue aussi évidemment le leadership avec cette férocité totale que, personnellement, je n'ai jamais vue."
"Marine Le Pen est dans la même logique que les Insoumis"
Qu'en est-il du bloc central ?
"Est-ce qu’on peut encore parler de bloc central ? Il est plutôt éparpillé façon puzzle. Gabriel Attal acceptera les compromis car il a peur de la dissolution. Et cette peur de la dissolution emporte tout le camp présidentiel. On sait qu'il terminerait entre 40 et 45 députés au maximum, contre 96 aujourd'hui. Le Modem semble jouer le jeu mais le gros point d'interrogation c'est Edouard Philippe qui est partagé entre laisser réussir Sébastien Lecornu et se fabriquer un nouveau concourant sérieux pour la présidentielle ou bien provoquer sa chute. Donc ça pendule, ça tangente, tout le week-end ça a tangenté.
Quant au RN, la tour jumelle de LFI, Marine Le Pen est dans la même logique que les Insoumis : censurer, censurer, censurer, censurer. D’ailleurs les bancs du RN étaient les plus clairsemées ce week-end."
"Préparez les pop-corns"
Pourtant l'hémicycle n'a jamais été aussi rempli pour un budget.
"C'est d'ailleurs la première grande réussite de cette non-censure, il y a énormément de députés dans l'hémicycle et surtout énormément de journalistes à l'extérieur, dans la salle des quatre colonnes, malgré l’âpreté des débats, la technicité des débats, tout le monde se retrouve à l'Assemblée Nationale, des débats qui commencent tôt le matin et durent tard le soir.
C'est donc la démonstration que l'abandon du 49.3 a libéré un espace démocratique. On arrive de toute façon à la fin du suspense. Demain sera débattue la taxe Zucman, aménagée ou pas. Préparez les pop-corns. Si vous voulez assister à du grand spectacle, du cinéma en trois dimensions, et bien vous vous mettez devant votre télévision, parce que ça va être abrasif. Pourquoi ? Parce que ce sera la dernière station avant la censure, ou pas."
Retrouvez Drôle d'époque dans le Grand Matin Sud Radio au micro de Patrick Roger.