« Salut à toutes et tous ! Je n’ai pas évoqué avec vous un sentiment fort, diffus et impossible à supprimer : l’isolement. Il rejoint bien évidement l’humilité mais son poids n’est pas le même, raconte Joël Paris, le co-skipper avec Goulven Marie de « Rêve à Perte de Vue », le Class 40 dont Sud Radio est partenaire. Pour moi, il est moins facile à supporter. Quand vous quittez La Corogne, vous savez que la prochaine fois que vous verrez une terre (on passe bien trop loin des îles des Açores, de Madère, etc), ce sera votre destination de l’autre côté. Et y a pas à dire, ça met un peu de pression tout de même !
« On a tapé le bout de gras avec un voilier français »
« Quand vous traversez la Méditerranée ou convoyez un bateau le long d’une côte, allez, au pire en une journée, vous êtes dans un port. Et si vous en avez plein le dos, eh bien escale ! Là, comment vous faire toucher du doigt le truc absolu qui vous dit : ''Tu ne peux compter que sur toi. Point.'' Ça met de la pression et ça donne tout son sens au verbe ''traverser''. Les 3 premiers jours, nous avons vu 2 cargos et 2 avions. Puis après, rien. Que dalle. Nos premiers voisins, ce n’étaient pas nos concurrents à près de 150 Mn (environ 280 km) devant nous. Non, ça pourrait être les types dans l´ISS ! On ne saura jamais. Et la nuit précédente et de visu, un voilier ! Et vu son nom ''Rebelotte'', ce ne pouvait être qu’un français. On a tapé le bout de gras à la VHF. Et un peu plus tard, un avion. Incroyable ! »
« L'Autre me manque »
« Moi qui aime être seul et prendre du temps pour moi, ici sous les tropiques, c’est au-delà. À la fois, je savoure la chance que j’ai d’être là. Mais pour moi, le bonheur est encore plus fort dans le partage avec ceux que j’aime, profondément. Oui, l’Autre me manque... Voili. Des bises, à moins de 1000 Mn de l’arrivée."