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Le cyclo-cross aux JO d'hiver des Alpes françaises 2030 ? Sud Radio à fond derrière Lucie Lefèvre

INTERVIEW SUD RADIO - Ancienne championne de cyclo-cross, Lucie Lefèvre veut faire entrer sa discipline aux JO d’hiver 2030 en France et dans l’histoire olympique, à la Planche des Belles Filles. Décision attendue en décembre.

cyclo-cross jeux olympiques 2030
(Photo by KRISTOF VAN ACCOM / various sources / AFP)

Double championne de France de la discipline et multiple médaillée internationale (3e Mondiaux 2013 et 3e aux championnats d'Europe 2014), Lucie Lefèvre a aujourd'hui l'ambition de faire intégrer le cyclo-cross aux Jeux Olympiques d'hiver, qui seront organisés en France en 2030 dans les Alpes françaises.

Une candidature qui fait sens tant le Comité International Olympique œuvre depuis plusieurs années pour dépoussiérer son programme et faire entrer de disciplines additionnelles, parfois plus fun et dans l'ère du temps, souvent plus spectaculaires. Un choix somme toute logique aussi, tant la France reste une irréductible terre de vélo sous toutes ses formes.

En concurrence avec le trail, le cross-country, le gravel

Après le skateboard ou le breakdance aux Jeux Olympiques d'été, le Big Air en snowboard, le halfpipe ou le slopestyle, le cyclo-cross deviendra-t-il nouvelle discipline olympique à l'horizon 2030 ? La concurrence s'annonce rude car le CIO envisage aussi d’ouvrir les JO d’hiver à d'autres sports de montagne non liés à la neige, comme le cross-country, le trail et un sport très tendance dérivé du cyclisme sur route, le gravel. Mais la machine est en marche et il faut aller vite, car la décision sera prise en décembre prochain.

Soutenue par Sud Radio et l'équipe de "Champions du Sport au Business" emmenée par Thomas Binet et Frédéric Brindelle, Lucie Lefebvre nous détaille les contours de ce projet olympique pensé, sensé et loin d'être fou.

"Le cyclo-cross a toute sa place aux Jeux Olympiques"

Lucie Lefèvre, quelle est précisément votre ambition et comment comptez-vous convaincre les instances olympiques ?
Je souhaite que le cyclo-cross entre au programme olympique. Si on arrive à faire entrer cette discipline en France aux JO 2030, ce serait magnifique. C'est une discipline qui très importante qui a évolué au fil des années, notamment au niveau des filles. Très spectaculaire, très dynamique, très suivie par les téléspectateurs, avec des stars comme Van Der Poel, comme Pauline Ferrand-Prévot, qui seront forcément là le jour J. C'est une discipline qui n'est peut-être pas encore connue de tout le monde mais qui va regrouper des stars. Donc forcément, ça va donner envie. Il y a de plus en plus de retransmissions télé de cyclo-cross, beaucoup de monde qui suit. Je pense donc que le cyclo-cross a toute sa place aux Jeux Olympiques. Personnellement, ce serait un rêve de petite fille qui se réaliserait.

Ne craignez-vous pas que ce sport soit un peu trop « confidentiel » ?
C'est méconnu dans le sens où ce sport n'est pas olympique. Mais il y a quand déjà un championnat du monde tous les ans reconnu par l'UCI. Cette discipline passe aussi beaucoup à la télé. Donc le cyclo-cross devient de moins en moins méconnu. Mais on peut le faire sortir encore plus des sous-bois.

"On n'est pas moins bien lotis que les skieurs"

Il y a aussi ce souci d'universalité, thème central pour le CIO, que n'incarne pas forcément le cyclo-cross?
Lors des derniers Championnats du monde de cyclo-cross, il y avait 24 nations engagées. Et en ski alpin, il y en avait 21. Donc, finalement, on n'est pas moins bien lotis que les skieurs.

L'un des arguments de poids de votre candidature porte sur le réchauffement climatique : pouvez-vous nous en dire davantage ?
On est en plein réchauffement climatique. On parle même maintenant de JO de la montagne. En haute montagne, il y a encore de la neige, il y a de quoi faire. En revanche en France, on a plein d'endroits où la neige disparaît. Avec le cyclo-cross, on peut donc apporter des nouvelles disciplines, comme aussi avec le trail et la course à pied. Ces sports vont apparaître tout doucement en montagne, pour avoir de nouvelles pratiques en moyenne montagne, accessibles à tout le monde.

"on ne va pas non plus aller faire un cyclo-cross à 2 000 m d'altitude..."

L'idée est que cette épreuve ait lieu à la Planche des Belles Filles, popularisée grâce au Tour de France et notamment les victoires de Chris Froome en 2012 ou encore Tadej Pogacar en 2020 et 2022 ?
Si on peut, oui. Si on peut faire ça sur le plus beau site de France, dans les Vosges, ce serait idéal.

Pourquoi est-ce selon vous le site idéal ?
Géographiquement, déjà, on est idéalement placé. On est à 1 000 m d'altitude. Alors d'accord, ce sont les JO d'hiver mais on ne va pas non plus aller faire un cyclo-cross à 2 000 m d'altitude. S'il y a de la neige, c'est bien. S'il n'y a pas de neige, on fera sans, ce n'est pas grave. Et puis, même si c'est un lieu qui n'est encore pas mythique, les cyclistes connaissent la Planche des Belles Filles. Aujourd'hui, les cyclistes savent tout, où ça se situe,... Donc, c'est vrai qu'au niveau géographique, au niveau altitude, au niveau spectateur, enfin, on est bien. C'est vrai, on est bien.

"La Planche des Belles Filles, un lieu idéal pour mettre en valeur le cyclo-cross"

N'est-ce pas un risque que de promouvoir un site excentré des Alpes ?
C'est sûr qu'on n'est pas dans les Alpes, c'est vrai. Par contre, on est idéalement placé par rapport aux grandes nations du cyclo-cross, comme les Belges et les Hollandais, qui ne sont pas loin de chez nous et qui ont l'habitude de venir chez nous. Et puis des Vosges, on voit le Mont-Blanc qui garde toujours un petit œil sur nous. Plus sérieusement, les épreuves olympiques ne se déroulent toutes pas forcément dans la ville hôte (ex. le surf à Teahuppo lors des derniers JO d'été Paris 2024). On sait déjà que les épreuves de patinage de vitesse auront lieu aux Pays-Bas parce qu'il se trouve que la France n'a pas de pistes spéciales pour le patinage de vitesse, qui sont des longues pistes. Je ne vois pas en quoi c'est grave. Du moment qu'on trouve un lieu idéal pour mettre en valeur chaque sport, c'est l'objectif aussi. Que ce soit festif et que les athlètes s'y retrouvent aussi. Donc je pense que ce site est vraiment bien.

"Emmener Pauline Ferrand-Prévot comme Mathieu Van Der Poel"

Comptez-vous vous appuyer sur certains coureurs et coureuses de renom pour porter cette candidature ?
Bien sûr qu'on va les emmener, comme Pauline Ferrand-Prévot (championne du monde de la discipline en 2015). C'est le but. Le cyclo-cross, on en parle depuis longtemps. Si ça arrive, à mon avis, ça va réveiller tout le monde dans la discipline. Comme Mathieu Van Der Poel (septuple champion du monde) aussi. Entre nous, on se connaît donc on va se contacter et on va motiver tout le monde.

Au-delà du cyclo-cross, comptez-vous rallier d'autres grands noms car le cyclisme est une grande famille ?
Oui, c'est un sport qui a toujours été accessible à tout le monde. Un sport gratuit, en milieu naturel. On est dehors, c'est ouvert à tout le monde. Je pense qu'il faut mobiliser aussi tous les futurs spectateurs parce que ce sont eux qui vont faire la fête le Jour J.

"On va lancer une pétition internationale"

Le monde politique est-il aussi derrière vous ?
Moi, je suis là pour regarder ce qui est faisable sportivement. Après, c'est vrai qu'au niveau politique, au niveau groupement, ce n'est pas forcément de mon ressort. En tout cas, il y a du monde, des anciens sportifs. On va continuer à monopoliser tout le monde et on va lancer une pétition internationale en ligne sur change.org.

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