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François Bayrou, le mal-aimé de Matignon ?

Par Luc Boué-Lahorgue

Selon un sondage Ifop-Fiducial pour Sud Radio, François Bayrou peine à convaincre les Français. En comparaison avec ses prédécesseurs, l’actuel Premier ministre souffre d’un déficit d’image, tandis que la tentation d’une nouvelle dissolution de l'Assemblée nationale gagne du terrain.

France's Prime Minister Francois Bayrou speaks during the examination of a motion of no confidence against him and his government, filed by the French Socialist Party (PS), at the French National Assembly, France's lower house of parliament, in Paris, on July 1, 2025. The French prime minister on July 1 is expected to survive a no-confidence vote tabled by the Socialist Party (PS) after the collapse of talks on pension reforms, but his future hangs by a thread after barely half a year in the post. (Photo by JULIEN DE ROSA / AFP)

Depuis sa nomination à Matignon, le chef du gouvernement voit sa popularité s’éroder semaine après semaine. Un sondage Ifop-Fiducial pour Sud Radio, réalisé les deux et trois juillet derniers, dresse un tableau inquiétant de son image dans l’opinion publique. Comparé à ses prédécesseurs, Gabriel Attal et Michel Barnier, le président du MoDem semble aujourd’hui en grande difficulté sur tous les plans.

Quelle image renvoie François Bayrou ?

En comparaison de ses prédécesseurs, François Bayrou ne fait pas l’unanimité. Gabriel Attal, début 2024, était en pole position dans tous les domaines : sympathique, ouvert au dialogue, compétent, proche des préoccupations des Français et surtout, celui qui inspirait le plus confiance. C’est seulement en terme d’autorité que Michel Barnier a mis d’accord plus d’un Français sur deux. Et justement, l’ancien négociateur du Brexit a réussi, durant son bref mandat, à supplanter François Bayrou dans tous les domaines : plus sympathique, plus ouvert au dialogue, plus compétent … Le maire de Pau est le Premier ministre le plus mal aimé parmi ses prédécesseurs.

Seulement 37 % des Français le trouvent « sympathique » et sur des traits clés comme la compétence (27 %), l’ouverture au dialogue (36 %), la sincérité (26 %) ou encore la proximité avec les préoccupations des Français (25 %), l’actuel Premier ministre enregistre des scores bien inférieurs à ceux qui l'ont précédé. Même Michel Barnier, pourtant resté brièvement en fonction, faisait mieux sur tous les critères, en particulier sur l’autorité (59 %).

Les Français et la dissolution 

Face à cette impopularité croissante, les Français semblent de plus en plus favorables à une nouvelle dissolution. 50 % des sondés souhaitent aujourd’hui que l’Assemblée nationale soit dissoute pour organiser de nouvelles élections législatives. Un chiffre en hausse de 9 points par rapport à début juin. Dans un contexte de majorité relative et de méfiance croissante envers l’exécutif, cette évolution est significative. D’autant que la demande de dissolution traverse les clivages partisans, notamment chez les jeunes et les électeurs des partis dits "anti-système".

Dissolution acte II : une possibilité ?

Et si cette dissolution devenait réalité ? C’est en tout cas ce que redoutent certains proches du président. 34 % des Français pensent qu’Emmanuel Macron y procédera dans les mois à venir, une légère hausse par rapport à juin. Si cette proportion reste minoritaire, elle traduit un sentiment d’instabilité durable. Le scénario d’un "acte II" institutionnel prend de l’ampleur, nourri par l’inefficacité perçue du gouvernement Bayrou et l’impopularité de son chef.

François Bayrou, futur censuré ? 

Dernier signal d’alerte pour Matignon : 56 % des Français souhaitent désormais qu’une motion de censure renverse le gouvernement Bayrou. Une rupture nette avec la tendance mesurée six mois plus tôt, où ils n’étaient que 43 % à s’y déclarer favorables.

C’est le signe d’une défiance profonde, qui ne se limite plus aux opposants traditionnels. Le Premier ministre est de plus en plus fragilisé, y compris dans son propre camp. Et la motion de censure devient une arme politique crédible, que François Bayrou devra affronter dans un climat délétère.

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