Mort en direct du streamer Jean Pormanove, responsabilité de l’Arcom, accusations d’Aurélien Taché, polémique autour de la projection de Barbie à Noisy-le-Sec, climat social à la rentrée, avenir des LR : Florence Portelli a répondu aux questions de Jean-François Achilli.
"L'Arcom pose un problème démocratique"
Face à la mort en direct du streamer Raphaël Graven, Florence Portelli dénonce une responsabilité partagée. Elle pointe "l'irresponsabilité de l’Arcom", l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, qui, selon elle, "avait été saisie et ne s’est pas emparée du dossier". "Elle a déjà été beaucoup plus prompte à le faire pour CNews, Anouna, etc.", ajoute-t-elle. Pour la maire de Taverny, cette inaction illustre un déséquilibre. "Dans ce pays, il y a des catégories de citoyens qui sont responsables de tout et puis, il y a des autorités qui ne sont responsables de rien".
Décès du streamer #JP : "L’irresponsabilité de l’ARCOM et des gens qui paient en ligne est hallucinante… Ils sont complices !" déclare @FloPortelli (LR) #GrandMatin https://t.co/QKa5Efuc2W pic.twitter.com/FIOsaFWDo3
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Florence Portelli met également en cause les internautes ayant payé pour assister à ce drame en ligne. "La responsabilité des gens qui payent en ligne et qui sont complices, on ne se retourne pas assez vis-à-vis d’eux". Plus largement, elle remet en question l’existence des autorités administratives indépendantes (AAI). "Je suis pour la suppression des autorités administratives indépendantes. Je considère que c’est une anomalie du droit". Selon elle, leur fonctionnement "dépourvu de toute hiérarchie et de toute tutelle" constitue "un problème démocratique".
Décès du streamer #JP : "Je suis pour la suppression des autorités administratives indépendantes, dont l'ARCOM. C’est une anomalie du droit. Il y a un problème de légitimité et démocratique" pour @FloPortelli (LR) #GrandMatin https://t.co/QKa5Efuc2W pic.twitter.com/p87k58y54v
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Accusations d'Aurélien Taché : "On n’est pas obligés de voter pour des individus pareils"
Interrogée sur les propos du député insoumis Aurélien Taché, poursuivi après avoir accusé la police de tuer, Florence Portelli est catégorique. "Au-delà des idioties et des horreurs que peut dire régulièrement Aurélien Taché, il y a quand même la responsabilité des gens qui votent pour lui. On n’est pas obligés de voter pour des individus pareils". Elle rappelle que l’élu a déjà été condamné en 2022 à New York pour avoir insulté des policiers de la Brigade anti-criminalité (BAC). "C’est un récidiviste, un monsieur qui régulièrement est auteur de propos absolument ignobles vis-à-vis des policiers, déteste la police, tient des propos qui sapent le fondement même du pacte républicain".
Florence Portelli soutient la plainte déposée par le préfet du Val-d’Oise, soulignant que son département a comptabilisé 118 policiers blessés en 2024. Elle estime que le député insoumis "ne devrait jamais être réélu par nos concitoyens et représenter la République". L'élue accuse également Aurélien Taché d’avoir défendu "la polygamie" et "les certificats de virginité". "C’est un individu qui est contre les fondements même de ce qui fait notre pacte républicain". Plus largement, elle affirme que son cas illustre "les difficultés du Parti socialiste à s’extraire d’une alliance honteuse" avec La France insoumise et Europe Écologie-Les Verts. Dont certains responsables tiennent, selon elle, "des propos très anti-républicains et attentatoires à la laïcité".
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Projection annulée du film Barbie : "On ne débat pas sur le droit à projeter un film"
À propos de l’annulation de la projection en plein air du film Barbie à Noisy-le-Sec, la première vice-présidente de la région Île-de-France exprime son indignation. "J’ai été scandalisée que dans un pays comme la France, les fondamentalistes religieux puissent mettre fin à la projection d’un film, parce qu’il parle d’homosexualité, de la liberté de la femme. C’est intolérable". Elle appelle ceux qui rejettent ces valeurs à quitter le pays. "Si ces gens-là ne se sentent pas bien dans notre pays avec ces valeurs, qu’ils aillent vivre ailleurs".
.@FloPortelli (LR) : "Je suis scandalisée qu'en France, des fondamentalistes religieux puissent mettre fin à une projection d'un film parce qu'il parle d'homosexualité et de la liberté des femmes. S’ils ne se sentent pas bien ici, qu’ils aillent ailleurs" #GrandMatin pic.twitter.com/HoLx3UHkAd
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Florence Portelli critique également la réaction du maire communiste Olivier Sarrabé-Rouge. "Quand on flirte avec les mouvements les plus communautaires de sa collectivité, il ne faut pas s’étonner". Elle rejette fermement l’idée d’un débat public pour reprogrammer le film. "On ne débat pas sur ce qui fait que les femmes et les hommes sont égaux. On ne débat pas sur les droits des homosexuels. On ne débat pas sur la liberté de création. On ne débat pas sur le droit à projeter un film". Pour elle, ces principes sont "un droit, un fondement".
Le maire de Noisy-le-Sec annule la projection du film "Barbie" : "Quand on flirte avec des mouvements les plus communautaires de sa ville, il ne faut pas s’étonner qu’il y ait des mouvements comme ça" lance @FloPortelli (LR) #GrandMatin https://t.co/QKa5Efuc2W pic.twitter.com/56ZMaxuPQA
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"Emmanuel Macron ferait mieux de démissionner"
Sur le climat social de la rentrée, marqué par de nouvelles manifestations, Florence Portelli décrit "un pays qui n’a plus de boussole, qui n’a plus de majorité". Selon elle, le problème vient aussi du président de la République. "Il est considérablement affaibli depuis sa réélection, encore plus depuis la dissolution. De mon point de vue, il devrait démissionner". La maire de Taverny souligne qu’elle reste attachée à la stabilité des institutions de la Ve République mais insiste : "Quand vous n’êtes plus en capacité d’assurer une majorité stable dans ce pays, il faut donner les clés".
Florence Portelli estime qu’Emmanuel Macron souffre d’un défaut d’expérience locale. "Ça lui aurait peut-être fait du bien de passer par la case élu local". Elle cite Gérard Larcher : "Nous, élus locaux, on est à portée de baffes et on a les mains dans le cambouis". Elle y voit un rapport plus direct avec les citoyens, loin de la coupure ressentie avec l’actuel président. "Le général de Gaulle l’avait fait pour moins que ça", rappelle-t-elle, en référence à la démission de 1969.
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"LR doit travailler sur la vision"
Interrogée sur l’avenir de son parti, Les Républicains (LR), Florence Portelli revendique une résilience. "On s'en est bien sortis au moment des législatives quand Éric Ciotti a trahi son parti. On a résisté, on a réussi à avoir un groupe conséquent à l’Assemblée nationale". Elle note également que "les ministres au gouvernement connus sont LR", citant notamment le rôle fort de Bruno Retailleau au ministère de l’Intérieur.
Mais elle refuse de désigner un candidat naturel pour 2027. "Je ne pense pas qu’aujourd’hui nous ayons un champion. Nous devons faire nos preuves et surtout travailler sur un programme". Pour la vice-présidente LR, l’essentiel est ailleurs. "Ce n’est pas parce que nous sommes en capacité de gérer un pays que nous sommes aujourd’hui également en capacité d’apporter un espoir et une vision. Et c’est sur la vision que nous devons travailler aujourd’hui, elle n’est pas incarnée".
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