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Emmanuel Macron : son Interview exclusive au micro de Jean-Jacques Bourdin

Par Maxime Trouleau

Dans l'Hérault sur le thème de l'éducation et de la ruralité, Emmanuel Macron a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin et d'Olivier Biscaye (Midi Libre). Éducation, réforme des retraites, son impopularité... Emmanuel Macron n'a évité aucun sujet.

En Alsace ce mercredi puis dans l'Hérault ce jeudi, Emmanuel Macron a repris le chemin du terrain, "à porté de baffe" des Français comme il le dit lui-même. Engluée dans "sa" réforme des retraites, il tente de sortir la tête de l'eau et de s'adresser directement aux Français, essayant ainsi de se faire entendre malgré les casseroles qui l'accompagnent.

Après un jeudi passé aux côtés des professeurs au collège Louise Michel de Ganges, le président de la République, accompagné du ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse Pap Ndiaye, s'est arrêté au micro de Sud Radio et de Jean-Jacques Bourdin, présent sur place pour une émission spéciale.

"Plus aucun enseignant ne sera payé en dessous de 2000 euros"

Plus tard dans l'après-midi, loin du tumulte, Emmanuel Macron est revenu en exclusivité pour Sud Radio sur l'une des annonces fortes du jour : l'augmentation pour tous les professeurs de leurs salaires, dès septembre, de 100 à 230 euros nets par mois... voire 500 euros via des missions basées sur le volontariat. "Je tiens les engagements pris, assure le chef de l'État à notre micro. Plus aucun enseignant ne sera payé en dessous de 2000 euros. Et il y a le pacte que l'on propose aux enseignants qui est de dire "on a besoin de vous".

Emmanuel Macron s'est également adressé aux AESH (Accompagnant des élèves en situation de handicap) dont il précise qu'ils ont été sortis "de la précarité", selon lui. "Pour les AESH, c'est à chaque fois du cas par cas, on les augmentera de 10% à la rentrée" dit-il.

Au lendemain de son déplacement dans le Bas-Rhin sur le thème du travail, Emmanuel Macron a donc parlé Éducation. Et, dans cette commune de quelques milliers d'habitants, le chef de l'État s'est montré clair sur les enjeux liés à l'apprentissage en milieu rural. "J'avais pris un engagement lors des Grands débats (au moment des gilets jaunes, Ndlr), qu'il n'y aurait plus de fermeture d'école sans l'avis explicite du Maire. Ça a tenu et changé des vies, se félicite-t-il au micro de Sud Radio. On va faire, dès la rentrée prochaine, de la pluri-annualité avec les maires et ça c'est une petite révolution. Il faut ainsi prévoir et construire des solutions comme les classes multi-niveaux, les internats".

"La réforme des retraites ? Je fais ce que j'ai dit" assure Emmanuel Macron

Et la réforme des retraites dans tout ça ? Le président de la République se savait attendu sur un sujet de crispation et de colère. Il n'a pas été épargné lors de ses deux déplacements, au contact des Français. "On doit expliquer et expliquer encore", dit-il. Alors, il explique. "C'est une réforme qui permet de faire des économies" et qui sera maintenue quoi qu'il en coûte "ou plutôt quoi qu'elle rapporte", assure le chef de l'État. Emmanuel Macron "(sait) les désaccords" et "je suis vigilant sur les colères et mécontentements, je les respecte", répond-il.

Mais le président reste arc bouté sur ses principes et rappel ses promesses de campagne. "Je crois à la vie démocratique (...) et je fais ce que j'ai dit. On ne peut pas augmenter nos professeurs, créer 200 brigades de gendarmerie, réinvestir dans la ruralité (...) sinon ce sont des promesses qui sont financées sur nos déficits, ce ne serait pas honnête".

"Nous sommes un pays unique que j'aime au delà de tout"

Alors, s'il doit continuer malgré les critiques et les sondages au plus bas, le chef de l'État continuera. Il garde son cap même s'il évoque au micro de Sud Radio son désaccord sur son impopularité. "Est-ce que les français ne m'aiment pas ? Je ne ferai jamais ces généralités, personne ne peut parler au nom des Français, lance-t-il. Nous sommes un pays unique que j'aime au delà de tout parce que je lui donne... (il marque un temps d'arrêt)... je dirais ma vie". Une déclaration d'amour faite à un pays qu'il aime "dans les temps heureux comme les plus difficiles".

Et des moments difficiles, forcé de constater qu'il en vie de nombreux depuis le début de son second quinquennat. Mais, "il faut tenir dans ces moments là, assure Emmanuel Macron. Quand on prend des responsabilités politiques, on cherche à être respecté et on cherche à ce que les gens aient confiance en vous lorsque les temps sont difficiles. On est un pays extraordinaire, on peut avoir cette autorité quand ils (les Français, Ndlr) savent que vous leur dites la vérité et que vous savez porter les décisions impopulaires. Je prends toute ma part de responsabilité".

Emmanuel Macron : "J'aurai toujours des gens qui ne m'aiment pas"

Il reconnait que ce moment "n'est pas agréable". "Il y a des gens qui sont très en colère. Vous avez toujours des gens qui ne vous aiment pas et j'aurai toujours des gens qui ne m'aiment pas, philosophe le chef de l'État. Il en est de la vie d'une nation comme de celle d'une famille ou autre. Il faut essayer de convaincre et avancer pour le collectif". Tel un boxeur dans les cordes, Emmanuel Macron ne s'avoue pas vaincu. "Oui les temps sont difficiles mais ce n'est pas ça qui m’arrêtera" conclu-t-il.

L'intégralité de l'entretien est à retrouver sur la chaîne YouTube de Sud Radio.

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