Un rapport choc des services de renseignement remis à Bruno Retailleau met en lumière un demi-siècle du projet structuré du réseau des Frères Musulmans en France.
Un réseau financé par le Qatar
Le Conseil de Défense étudiera le rapport rédigé par deux hauts fonctionnaires avec Emmanuel Macron. "Je l’ai moi-même écrit il y a déjà dix ans", rappelle Michaël Prazan, auteur de Frères musulmans : enquête sur la dernière idéologie totalitaire chez Grasset (en 2014) et de La Vérité sur le Hamas et ses idiots utiles (Editions de l’Observatoire). "C’est difficile d’alerter sur ce qui se passe. Là, c’est le dernier moment si l’on veut agir. J’ai trouvé ce rapport très précis et très juste dans ses conclusions."
Qui les finance ? "Aujourd’hui, c’est le Qatar, mais cela dépend des pays où ils sont installés. Ils sont aujourd’hui présents dans 80 pays à travers le monde. En Egypte, la maison mère, vous versez une cotisation ou une partie de votre salaire. Ici, c’est différent. Il est clair que les financements viennent principalement du Qatar. Pendant longtemps, cela a plus été l’Arabie Saoudite. Sans doute moins aujourd’hui."
Rapport sur les Frères Musulmans : "C'est le dernier moment si on veut agir, après ce sera compliqué" alerte Michaël Prazan #GrandMatinhttps://t.co/ZW9rR42U2j pic.twitter.com/szE06kwN03
— Sud Radio (@SudRadio) May 21, 2025
Frères musulmans : "Un islamisme d'atmosphère"
"Ce rapport souligne que le réseau est réel, que les fréristes avancent masqués. 139 lieux de culte sont affiliés à Musulmans de France, la vitrine française des Frères Musulmans. Voile précoce, communautarisation de la vie scolaire, interaction clientélisme avec les communes… L’entrisme se fait via les associations et se répand."
"Ce clientélisme est en cours depuis le début des années 1980, dans de nombreuses communes, quelle que soit la couleur politique, rappelle Michaël Prazan. Après, les Frères Musulmans, c’est toujours la même chose. Il y a la façade légale, l’organisationnel. Mais il y a tout un discours, une vision de l’islam, avec un projet qui peut se retrouver dans la bouche d’influenceurs. Gilles Kepel parlait d’un djihadisme d’atmosphère. On peut parler d’un islamisme d’atmosphère."
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