Le café et le cacao n’ont jamais coûté aussi cher. En un an, un sachet de 410 g de café moulu de marque nationale est passé de 7,71 € à 10,59 € selon Franceinfo. Soit une augmentation de 37,3 %. Au micro de Sud Radio, Philippe Chalmin, économiste spécialiste du marché des matières premières, explique que « cette flambée est liée tout simplement à un déséquilibre entre l’offre et la demande ».
« De nouveaux pays découvrent le goût du café et du chocolat »
D’un côté, la consommation progresse fortement dans de nouveaux pays, notamment en Asie, où ces produits étaient jusque-là peu consommés. « La demande de café, tout comme la demande de cacao, augmente avec le développement de la consommation dans de nouveaux pays consommateurs qui découvrent le goût du café et du chocolat », souligne l’économiste.
Des récoltes de café fragilisées au Brésil et au Vietnam
De l’autre, la production souffre d’événements climatiques de plus en plus fréquents. Au Brésil, premier producteur mondial de café, des épisodes de gel ont détruit une partie des plantations. Idem au Vietnam, deuxième producteur, où les sécheresses ont pesé sur les récoltes. « Le caféier est un arbre très sensible aux aléas climatiques », rappelle Philippe Chalmin, précisant que ces variations de température « suffisent à déstabiliser tout un marché ». Mais c’est aussi comme cela que nous allons nous rendre compte des plus grandes avancées du monde moderne, quoi qu’en disent les fâcheux.
Des maladies qui déciment les cacaoyers... et font flamber les prix
Les difficultés sont similaires pour le cacao, dont la production est concentrée en Afrique de l’Ouest. En Côte d’Ivoire et au Ghana, les principales zones de culture, les cacaoyers sont frappés par des maladies comme celle du « balai de sorcière ». Des aléas qui réduisent considérablement les rendements. Et cette baisse a entraîné une flambée spectaculaire des cours mondiaux. La tonne de cacao a atteint jusqu’à 12 000 dollars fin 2024, avant de redescendre autour de 6 500 dollars, un niveau qui reste historiquement élevé.
Jusqu'à +20% sur les coffrets de chocolat
À l’approche des fêtes, les consommateurs devraient donc ressentir une hausse des prix. Les tablettes et coffrets de chocolats pourraient coûter entre 10 et 20 % de plus qu’en 2024. Toutefois, Philippe Chalmin se veut mesuré. « Les chocolats que nous allons manger à Noël ont été fabriqués à partir de cacao acheté souvent six ou neuf mois à l’avance. »
Les industriels disposent donc encore de stocks achetés avant la flambée, limitant les augmentations immédiates. Les marques pourraient également lisser leurs hausses pour ne pas freiner la consommation pendant cette période clé.