Après avoir échappé à la censure, Sébastien Lecornu a présenté le projet de loi de finances 2026 et le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Une première proposition qui traduit une volonté claire : réduire le déficit public à 4,7 % du PIB. Le tout en combinant 17 milliards d’euros d’économies et 14 milliards de hausses de recettes fiscales. Pour arriver à ces économies, l’État entend mettre le portefeuille des ménages à contribution via plusieurs mesures ciblant la consommation quotidienne.
Médicaments, médecin généraliste, carburant, vapotage
- Les franchises médicales et participations forfaitaires seront doublées. Elles passeront à 2 euros par boîte de médicament et 4 euros pour les consultations médicales, avec un plafond annuel relevé à 100 euros. Cette réforme doit rapporter 2,3 milliards d’euros à la Sécu.
- Les produits du vapotage seront également taxés pour la première fois. Environ de 3 à 5 centimes par millilitre selon le taux de nicotine.
- Le carburant E85 perdra progressivement ses avantages fiscaux. Son prix pourrait grimper jusqu’à 1,20 euro le litre contre 0,71 euro aujourd’hui.
- Une taxe de 30 euros par tonne de plastique non recyclé sera imposée aux industriels. Le but est d’encourager le recyclage.
- Le gouvernement prévoit d’inclure une taxe sociale de 8 % sur les avantages comme les titres restaurant et les chèques vacances. Ces compléments de salaire, jusqu’ici très peu taxés, ont augmenté bien plus vite que les salaires ces dernières années selon la Cour des comptes.
- Une nouvelle taxe de 2 euros pourrait être instaurer sur les petits colis, d’une valeur de moins de 150 euros, en provenance de pays hors Union européenne, comme la Chine. L’objectif est de freiner une concurrence jugée déloyale. Cette mesure pourrait rapporter environ 500 millions d’euros.
L'édito de @francoisedegois : "C'est quelque chose qu'on n'avait jamais vu depuis 1958 : une sorte de Parlement en liberté. Pour la première fois, le #budget va être discuté et débattu. C'est le retour de la démocratie parlementaire !" #GrandMatinhttps://t.co/npPPqoTTem pic.twitter.com/fagrAnnst2
— Sud Radio (@SudRadio) October 16, 2025
Impôts, frais de scolarité, allègements fiscaux
- Pour accroître les recettes, le gouvernement compte également supprimer 23 niches fiscales jugées « inefficaces ». Parmi elles, la réduction d’impôt pour frais de scolarité dans le secondaire et le supérieur, l’exonération du traitement attaché à la Légion d’honneur ou encore les indemnités journalières pour affections de longue durée, désormais fiscalisées.
- À l’image des distinctions honorifiques comme la médaille du travail ou certaines récompenses internationales telles que le prix Nobel, ces avantages fiscaux seront également imposés.
- Les athlètes professionnels, jusque-là bénéficiaires d’allègements destinés à faciliter leur reconversion, devront eux aussi participer à l’effort collectif si le budget 2026 est adopté. Ces suppressions devraient générer 5 milliards d’euros d’économies.
- Autre mesure symbolique : le gel du barème de l’impôt sur le revenu et de la CSG. En pratique, 200 000 nouveaux foyers fiscaux devraient devenir imposables en 2026, tandis que d’autres changeront de tranche d’imposition. Selon le ministère de l’Économie, cette mesure rapportera près de 2 milliards d’euros.
Les retraités et les bénéficiaires de prestations sociales touchés
- Le gel des pensions de retraite et des prestations sociales constitue l’un des leviers majeurs d’économies. Les pensions resteront ainsi au niveau de 2025, tout comme les allocations familiales. À partir de 2027, elles seront même sous-indexées de 0,4 point par rapport à l’inflation.
- Par ailleurs, l’abattement de 10 % sur les pensions sera remplacé par un abattement forfaitaire de 2 000 euros. Une mesure censée avantager les retraités modestes et pénaliser les plus aisés.