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Bayrou perçoit un frémissement de l'opinion sur la dette, le RN et la gauche considèrent sa "page tournée"

François Bayrou s'est dit "persuadé" que la question de l'endettement "commence à travailler dans l'opinion", en marge de son intervention devant le Medef, tandis que les oppositions, conviées à Matignon la semaine prochaine, considèrent que "la page est tournée" et que son gouvernement tombera.

Xavier GALIANA - AFP

François Bayrou s'est dit "persuadé" que la question de l'endettement "commence à travailler dans l'opinion", en marge de son intervention devant le Medef, tandis que les oppositions, conviées à Matignon la semaine prochaine, considèrent que "la page est tournée" et que son gouvernement tombera.

La France insoumise, puis les Ecologistes, ont du reste refusé l'invitation du Premier ministre qui espère engager lundi de nouvelles consultations.

"Je suis persuadé que cette question (de la dette) commence à travailler dans l'esprit de beaucoup de nos compatriotes", a déclaré le Premier ministre. En conséquence, il s'est dit "certain que tout peut bouger" d'ici au vote de confiance du 8 septembre à l'Assemblée.

Devant le Medef, M. Bayrou a invoqué "l'impératif de justice", "condition" de "l'acceptation" de "l'effort" budgétaire qu'il souhaite porter à 44 milliards d'euros en 2026. Ce qui passe selon lui par une "contribution" des "plus favorisés" dont il n'a pas précisé les contours, si ce n'est qu'elle devra épargner "l'outil de travail" des entreprises.

Mais le ministre de l'Economie Eric Lombard a assuré jeudi matin qu'un retour de l'impôt sur la fortune (ISF), fortement rejeté par le patron du Medef Patrick Martin, était "complètement écarté".

M. Bayrou a surpris tout le monde lundi en annonçant qu'il se soumettrait à un vote de confiance à l'Assemblée nationale le 8 septembre.

Le président du RN Jordan Bardella, à Paris, le 30 avril 2025

Le président du RN Jordan Bardella, à Paris, le 30 avril 2025

Bertrand GUAY - AFP/Archives

Le décret convoquant le Parlement en session extraordinaire a été publié au Journal Officiel jeudi, avec un ordre du jour en un seul point : "une déclaration de politique générale", en application de l'article 49, alinéa premier de la Constitution.

Les oppositions ayant annoncé qu'elles voteraient contre, M. Bayrou a annoncé qu'il recevrait les responsables de partis à partir de lundi, répétant qu'il était prêt à "ouvrir toutes les négociations nécessaires" à la "condition préalable" d'un accord sur "l'importance de l'effort" à consentir.

Le premier secrétaire socialiste Olivier Faure lors des universités d'été  des Ecologistes à Strasbourg le 21 août 2025

Le premier secrétaire socialiste Olivier Faure lors des universités d'été des Ecologistes à Strasbourg le 21 août 2025

SEBASTIEN BOZON - AFP

Après La France insoumise, les Ecologistes ont fait savoir jeudi qu'ils ne se rendraient pas à Matignon, considérant qu'il n'y a "plus rien à attendre de ce Premier ministre".

Cette tentative de négociation semble perdue d'avance, d'autant que le chef du gouvernement n'a pas arrangé ses relations avec les leaders de l'opposition en affirmant qu'ils étaient en "vacances" cet été alors que ceux-ci soulignent qu'il n'a jamais cherché à les joindre.

"En quoi est-ce un reproche ? (...) Il n'y a aucune polémique sur le fait que tout le monde a le droit d'être en vacances", a répliqué François Bayrou.

"Si on était en vacances cet été, il devait faire la sieste", a répliqué Jordan Bardella, pour qui "le retour aux urnes, par la dissolution ou la démission, demeure l'unique solution pour sortir de l'impasse politique".

Le patron du Medef  Patrick Martin à Paris le 30 juillet 2025

Le patron du Medef Patrick Martin à Paris le 30 juillet 2025

Thibaud MORITZ - AFP/Archives

S'il se rendra bien avec Marine Le Pen à Matignon, le RN considère que la page Bayrou "est tournée", selon son vice-président Sébastien Chenu.

Selon un sondage Odoxa pour Le Figaro, 60% des Français approuvent la décision de M. Bayrou de solliciter un vote de confiance... Mais 73% la lui refuseraient s'ils étaient députés. En cas de chute, 54% des Français se disent pour une dissolution de l'Assemblée.

- "Alternative" -

Le premier secrétaire du PS Olivier Faure aux universités d'été des Ecologistes le 21 août 2025 à Strasbourg

Le premier secrétaire du PS Olivier Faure aux universités d'été des Ecologistes le 21 août 2025 à Strasbourg

SEBASTIEN BOZON - AFP/Archives

Les dirigeants socialistes n'ont pas encore donné leur réponse à l'invitation du Premier ministre qualifié de "démissionnaire" par Olivier Faure. Le PS, hostile à de nouvelles élections, a ouvert son université d'été jeudi après-midi à Blois et entend démontrer qu'il peut incarner une "alternative".

"Nous sommes la solution", assure jeudi sur X le premier secrétaire du PS qui s'exprimera vendredi devant ses troupes.

Mais à supposer qu'Emmanuel Macron appelle une personnalité de gauche à Matignon, la question reste entière sur la manière dont celle-ci pourrait gouverner sans accord avec le bloc central, faute de majorité à l'Assemblée.

Assurant partager le diagnostic de gravité de la situation sur le niveau de la dette, mis en avant par François Bayrou pour justifier le vote de confiance, le PS doit présenter son contre-budget samedi, basé sur la recherche de recettes supplémentaires, avec un effort demandé aux plus aisés.

Malgré toutes ces incertitudes, auxquelles les marchés et particulièrement la Bourse ont assez nettement réagi cette semaine, Eric Lombard a assuré "ne pas croire à la crise financière" en France.

Au Medef, plusieurs chefs de parti - Marine Tondelier, Gabriel Attal, Jordan Bardella, Manuel Bompard, Bruno Retailleau, Fabien Roussel - ont débattu de la situation politique et économique jeudi après-midi. Bruno Retailleau, qui a cité Ronald Reagan, y a été particulièrement applaudi, de même que Gabriel Attal.

Par Fabrice RANDOUX, Baptiste PACE / Paris (AFP) / © 2025 AFP

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