single.php

Après le cessez-le-feu avec Israël, quel avenir pour la Palestine ?

À Sharm el-Sheikh, en Égypte, l’espoir d’une paix durable entre Israël et la Palestine renaît. Après cinq jours de trêve et la libération des otages, plus de vingt dirigeants mondiaux se sont réunis pour poser les bases d’un plan de paix. Si le cessez-le-feu entre le Hamas et Israël constitue une avancée majeure, les incertitudes demeurent.

Israël
Vers un plan de paix entre Hamas et Israël ? (Streetoncamara - Canva Pro)

Le 13 octobre 2025, à Sharm el-Sheikh (Égypte), après cinq jours de cessez-le-feu entre Israël et Gaza, plus de vingt dirigeants et représentants internationaux se sont rassemblés. L’objectif de ce sommet ? Aboutir à un plan de paix. Le cessez-le-feu entre le Hamas et Israël marque une avancée majeure vers une paix durable dans la région. Mais l’accord comporte encore de nombreuses zones d’ombre. Aucun calendrier clair n’a été fixé pour le désarmement du Hamas. Le retrait progressif des troupes israéliennes reste flou. Et la future gouvernance de Gaza demeure incertaine. L’avenir de la région dépend donc de la mise en œuvre concrète des engagements pris et de la capacité des acteurs locaux et internationaux à surmonter les tensions internes et régionales.

Une transition encadrée sous supervision internationale ?

L’un des scénarios les plus commentés est celui d’une transition encadrée, où le Hamas accepterait de placer ses forces sous un régime de cantonnement ou de supervision, tout en participant à une phase de co-gouvernance avec des technocrates ou des représentants régionaux. Ce scénario repose sur l’un des principes phares du plan de paix américain : la mise en place d’une force de stabilisation internationale (ISF) chargée d’assurer la sécurité, de surveiller les violations, de former une nouvelle force de police palestinienne et de permettre la sortie progressive des forces israéliennes.

Ce plan, défendu par Washington et Donald Trump et soutenu par plusieurs pays arabes, vise à créer les conditions d’une reconstruction encadrée de Gaza. Pour réussir, il devra clarifier certains mandats : zones d’intervention, coordination avec les forces locales et mécanismes de désarmement. L’issue dépendra aussi du degré d’engagement de la communauté internationale et de la capacité du Hamas à accepter une perte partielle de contrôle.

Une trêve prolongée sans désarmement ?

Un autre scénario serait celui d’une trêve durable sans désarmement réel. Dans cette configuration, le cessez-le-feu tiendrait sans avancée politique majeure. Le Hamas conserverait une partie de son arsenal et de son autorité, tandis qu’Israël maintiendrait une surveillance technologique et militaire indirecte sur Gaza. Les experts du Center for Strategic and International Studies (CSIS) soulignent que l’accord actuel reste vague sur la démilitarisation effective du Hamas, ouvrant la voie à une cohabitation sous tension.

Dans ce cas, Gaza pourrait rester dépendante de l’aide humanitaire, tandis que les discussions sur la souveraineté palestinienne demeureraient bloquées. Cette option éviterait une reprise immédiate des hostilités, mais sans offrir de perspective politique durable.

Une gouvernance hybride ?

Sur le moyen terme, certains analystes anticipent un modèle de gouvernance hybride où le Hamas, affaibli mais toujours présent, cohabiterait avec une administration technocratique soutenue par des bailleurs internationaux. Dans cette configuration, Gaza serait gérée de façon semi-autonome, sous supervision logistique et financière d’une coalition de pays arabes et occidentaux.

Cette solution de compromis permettrait d’éviter un vide politique, tout en gelant la question de la souveraineté palestinienne. Elle stabiliserait la situation humanitaire à court terme mais risquerait de prolonger indéfiniment une paix « administrative », sans réelle réconciliation politique entre Israël et la Palestine.

Une tutelle internationale ?

Un scénario plus ambitieux et plus risqué serait celui d’une internationalisation partielle du règlement. En effet, les États-Unis, l’Union européenne et plusieurs pays arabes plaident pour une implication diplomatique et économique accrue, avec des conférences de donateurs et une supervision « onusienne » du processus de reconstruction.

Dans cette logique, la reconnaissance progressive de l’État de Palestine par plusieurs puissances européennes au cours des dernières semaines, notamment la Grande-Bretagne et la France, renforcerait la légitimité internationale du projet. Mais cette approche pourrait créer une paix sous tutelle, dépendante du bon vouloir des grandes puissances et vulnérable à tout changement d’équilibre géopolitique régional.

Une rupture du cessez-le-feu et un retour à la violence ?

Un scénario plus pessimiste est celui d’une rupture partielle du cessez-le-feu, provoquée par un incident isolé ou une escalade incontrôlée. En effet, les précédents accords montrent que les violations peuvent rapidement s’accumuler, menant à une reprise d’opérations ciblées ou à une réoccupation partielle. Des sources proches du CSIS évoquent trois points critiques :

  • La question du désarmement
  • La présence résiduelle de l’armée israélienne
  • La définition du mandat sécuritaire

Si l’un de ces piliers vacille, le cessez-le-feu pourrait se transformer en trêve fragile, sans réelle pacification du territoire. Dans ce cas, l’International Stabilization Force risquerait de se retrouver dépassée, et le processus diplomatique de s’effondrer avant même d’avoir produit ses premiers résultats tangibles.

Un avenir palestinien encore suspendu

Ces scénarios, bien qu’hypothétiques, démontrent que le cessez-le-feu n’est pas la fin du conflit, mais peut-être le début d’une nouvelle forme de cohabitation sous contrainte. Mais si la transition encadrée paraît aujourd’hui la voie la plus prometteuse, elle exige une coopération d’une ampleur sans précédent entre acteurs locaux et puissances étrangères. Une coopération qui pourrait bien s’avérer bancale à la vue de la situation géopolitique instable dans le monde.

L'info en continu
16H
15H
14H
13H
Revenir
au direct

À Suivre
/