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Nina Kanto : "Le handball ce n'est pas un sport de mannequin"

Par Justin Boche

La pivot de l'équipe de France de handball était l'invité exceptionnel de Judith Soula avant le début du mondial qui débutera ce samedi au Danemark.

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Nina, de retour dans le groupe, avec quelle envie ?L'envie d'aller chercher une médaille, c'est un championnat du monde, c'est un retour dans le speed, il faut le temps d'atterrir. Ça revient petit à petit, maintenant que j'ai fait l'entraînement avec les filles... Il y a une bonne ambiance, je n'ai pas l'impression d'être partie plus d'une journée. Maintenant c'est compliqué de se dire qu'il faut que je tire un trait sur un objectif que je m'étais fixé depuis des années et d'être propulsée ici du jour au lendemain, c'est pas facile de faire son deuil.Un peu revancharde ?Non, je ne suis pas comme ça dans la vie. Je suis revancharde envers moi-même ; dans ma rééducation j'ai tout fait pour revenir. C'est une décision que je ne conteste pas. Les choses que je ne maîtrise pas, je n'aime pas m'attarder dessus. Il y en a qui s'entraînent et d'autres qui prennent des décisions, c'est comme ça. Je suis contente d'être ici, à 32 ans, c'est dur. C'est un tournant dans ma carrière. Je suis positive, je suis là c'est du bonus, je vais prendre tout ce qu'il y a à prendre. Je vais transmettre ça aux filles : profiter de chaque compétition, car tu ne sais pas si tu seras à la prochaine. Et que même quand on pense que c'est très compliqué d'accrocher une médaille, si on s'en donne les moyens et qu'on travaille comme des malades pour ça, c'est possible.Vous avez le sentiment d'avoir un rôle de leader ?Oui ça fait un moment que je l'ai, c’est naturel, c'est dans mon caractère je suis quelqu'un qui doit montrer l'exemple par les paroles. Avec une jeune en difficulté, je vais toujours avoir la phrase juste. J'ai un rôle de leader, mais je dois travailler sur mes émotions, car je suis très autocritique et très exigeante envers moi-même. Il va falloir que j'accepte que mon corps ne suive pas. Mais que même s'il ne suit pas et que je ne peux pas aider sur le terrain physiquement, je pourrai aider au niveau mental. Mais il ne faut pas que je faiblisse et que je montre mes faiblesses.Vous redoutez la blessure ?Oui, la crainte est là. Médicalement, le ménisque est bien, mais on sait très bien qu'à la suite d'une opération, il y a des aléas qu'on ne maîtrise pas. C'est une crainte qu'il faut que j'apprivoise. Ça m'angoisse, mais quand je suis sur le terrain, dans mon match, je n'y pense plus. J'espère chercher une médaille et revenir en un morceau.Le groupe a gagné en puissance aujourd'hui ?Oui en puissance et en maturité surtout. Beaucoup de nouvelles joueuses n'avaient pas forcément la pédagogie adaptée. Des choses ont été mises en place, Annabelle la préparatrice physique nous accompagne individuellement, au cas par cas. Avec les compétitions qui sont passées, on a pris conscience qu'en face c'était du costaud et que le handball, c'est violent, ce n'est pas un sport de mannequin.Quel est le point faible de l'équipe de France ?C'est l'équipe de France. Je n'ai pas peur des autres, j'ai peur de nous. Je pense qu'on est notre pire ennemi. Ça a toujours été le cas, c'est intergénérationnel. J'espère qu'on va y mettre un terme, car on n'a rien à envier aux autres. Il va falloir avoir beaucoup d'humilité et de respect vis-à-vis des adversaires. On ne va pas avoir de matchs faciles, on va être dans le tempo tout de suite. C'est d'ailleurs ça qui a péché dans les compétitions précédentes : on commençait très fort tout de suite et au match couperet, on était des fœtus, on n'arrivait pas à se lâcher. On dit que la troisième c'est la bonne non ? Je vais compter sur la troisième alors !

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