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Quand Top 14 et XV de France se chevauchent : pourquoi ces "doublons dans le rugby ?

Top 14 et XV de France vont se chevaucher ce week-end, formant le premier vrai doublon de la saison. Des week-ends toujours particuliers.

L'ailier Damian Penaud sera titulaire avec les Bleus mais ne sera pas présent avec l'UBB ce week-end. Anne-Christine POUJOULAT - AFP

C'est un week-end chargé qui s'annonce pour les amoureux du ballon ovale. Dès ce soir et jusqu'à dimanche soir, il y a du rugby au programme. Un enchaînement de rencontres à suivre bien évidemment sur les ondes de Sud Radio, la radio du rugby.

Si ce week-end est extrêmement chargé, c'est parce qu'il figure parmi les deux week-ends de la saison, dits de "doublons". C'est-à-dire que le championnat de France de Top 14 se chevauche avec les matchs internationaux et celui de l'équipe de France.

Dès ce vendredi soir, l'Union Bordeaux-Bègles défie la Section Paloise pour ouvrir la 10e journée du championnat, qui se poursuivra tout au long du week-end, et ce samedi, les Bleus affrontent l'Australie. Alors pourquoi y'a-t-il des doublons dans le rugby ?

Quand tout cela a-t-il commencé ?

L’idée des doublons existe depuis longtemps dans le rugby français. Par exemple, lors de la saison 2007-2008, on recensait déjà sept doublons. Quelques années plus tard, en 2009-2010, le système était toujours en place : trois week-ends de doublons étaient prévus, deux en automne, un durant le Tournoi des Six Nations.

Au fil du temps, des négociations entre la Ligue et la Fédération ont permis de limiter ce nombre : cette saison, il y en aura deux.

Convention LNR-FFR : le cœur du système

Le système des doublons repose sur un accord entre la LNR (organisatrice du Top 14) et la Fédération française de rugby. Cet accord détermine la mise à disposition des joueurs.

Tous les internationaux ne sont pas forcément libérés à chaque week-end international. Certains joueurs dits "premium", comme le sont Grégory Alldritt, Antoine Dupont, Thomas Ramos etc restent à Marcoussis. Ce week-end par exemple, pour ce match face à l'Australie, le groupe des 42 sélectionnés pour la tournée internationale a été "éclaté" en plusieurs groupes.

Les 23 présents sur la feuille de match vont porter le maillot du XV de France et donc ne pas être disponible en club. Cinq joueurs supplémentaires dits "réservistes" ne vont ni jouer avec les Bleus, ni avec leur club. Ils restent suppléants en cas de blessure dans le groupe tricolore On y retrouve par exemple Baptiste Serin, demi de mêlée du RC Toulon, ce week-end

Enfin, les 14 "relâchés" rentrent dans leurs clubs respectifs et sont opérationnels pour le Top 1. En guise d'exemple, les Palois Emilien Gailleton, Fabien Brau-Boirie, Aaron Grandidier-Nkanang vont jouer avec leur formation face à Bordeaux alors qu'ils se sont entraînés avec le XV de France toute la semaine.

Les raisons “raisonnables” derrière les doublons

Ce compromis permet de limiter les absences pour les clubs tout en conservant une marge à la FFR pour rassembler un groupe pour ses matchs. Il permet aussi de garder la continuité du championnat. Ralentir ou interrompre le Top 14 chaque fois que les Bleus jouent serait lourd à gérer logistiquement et financièrement.

Les doublons autorisent également que lorsque les internationaux sont absents, des joueurs moins expérimentés peuvent jouer et montrer leur valeur. Certains talents émergent pendant ces périodes. Ce week-end le Stade Toulousain va lancer un joueur de 19 ans, Nathan Llaveria, face à Montauban. "Cela permet de bonifier le vivier de notre club ainsi que le centre de formation", se réjouissait Fabien Bouilhou, entraîneur toulousain, en conférence de presse avant la rencontre

Les critiques et limites du système

Malgré les avantages, les critiques ne manquent pas. Certains s’inquiètent de la surcharge de match et de l'accumulation des rencontres, entre les clubs et la sélection. Certains joueurs disputent plus de trente matchs par an. De quoi entraîner fatigue voire blessures.

Enfin, quand certains cadres ne sont pas disponibles pendant toute la saison, la FFR peut avoir du mal à maintenir une continuité dans son effectif. Le président de la FFR, Florian Grill, a déjà averti : "si les doublons se multiplient, certains clubs pourraient se demander pourquoi recruter des internationaux qu’ils ne voient quasiment jamais jouer"

Alors certes le rugby est le seul sport collectif à chevaucher championnat et équipe nationale mais cela repose sur des conventions et un système penser pour le bien du XV de France et du Top 14. Souvent critiqué, ce système a quand même plusieurs fois montré ces bien-faits. Le Top 14 est pour tous vu comme le "meilleur championnat du monde" tandis que les Bleus restent sur une victoire l'an dernier dans le Tournoi des Six Nations.

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