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Yamina Mamou : "À Ozanam, nous avons des jeunes complètement embrigadés et sortis du système"

Par Mathieu D'Hondt

Yamina Mamou (Conseillère municipale UDI de Carcassonne, déléguée aux quartiers prioritaires) était ce lundi l'invitée de Patrick Roger dans le Grand Matin Sud Radio.

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Le terroriste Radouane Lakdim, auteur de la série d'attaques meurtrières dans l'Aude vendredi dernier, était originaire du quartier Ozanam, un quartier populaire de Carcassonne, où des journalistes ont par ailleurs été agressés ce week-end. Longtemps laissé à l'abandon par les pouvoirs publics, l'endroit est décrit par certains comme une zone sensible minée par la radicalisation. Fantasme ou réalité ? Yamina Mamou (Conseillère municipale UDI de Carcassonne), a fait le point sur la situation pour Sud Radio.

"Les mamans du quartier Ozanam tirent la sonnette d'alarme sur la précarité intellectuelle et sociale"

Invitée ce lundi de Patrick Roger dans le Grand Matin Sud Radio, l'élue locale a d'abord tenu à rappeler que toutes les communautés s'étaient rassemblées dans le recueillement lors de la messe des Rameaux organisée dans l’église de Trèbes (Aude), en hommage aux victimes de Radouane Lakdim. "Toute la population était représentée, il y avait la communauté chrétienne qui était très importante, la communauté juive et la communauté musulmane qui a insisté pour être présente pour partager cette immense douleur qui nous frappe tous", nous a-t-elle raconté dans un premier temps, avant d'évoquer spécifiquement la problématique du quartier Ozanam. "En tant qu'élue de la ville de Carcassonne, j'interviens sur les quartiers prioritaires. J'ai travaillé une quinzaine d'années sur ces quartiers et c'est vrai que l'on entend parfois les mamans, les femmes en général, tirer la sonnette d'alarme pour alerter sur les situations de précarité intellectuelle, sociale et sécuritaire aussi", a-t-elle ainsi expliqué.

"Nous ne savions pas que Radouane Lakdim était fiché S mais ce n'est pas notre mission en tant qu'élu. Notre mission est d'intervenir auprès des habitants pour améliorer leur quotidien. On a fait des travaux d'aménagement, d'équipements sportifs. Avec la communauté d'agglomération, nous intervenons ensemble avec l'État pour mettre en place des dispositifs sportifs et culturels, pour permettre d'améliorer le cadre de vie. Mais peut-être qu'aujourd'hui, on constate que cela ne suffit pas. Il faut que l'État revienne sur ces territoires et que l'on fasse en sorte ensemble que notre pays ne soit plus frappé par ces actes terroristes", a-t-elle poursuivi. Et l'intéressée de souligner l'importance du dialogue inter-communautaire et interconfessionnel à l'échelle locale. "Je pense qu'il faut se parler. J'ai reçu la communauté musulmane, des représentants de la mosquée de Carcassonne à plusieurs reprises, avec qui je travaille depuis quelques années. Nous avons organisé ensemble, avec les élus et la communauté chrétienne, différentes manifestations religieuses, des rencontres importantes symboliques qui nous ont permis de comprendre certaines situations".

Enfin, Yamina Mamou est revenu sur l'épisode des journalistes violemment pris à partie par des habitants du quartier Ozanam, insistant sur le fait que de nombreux jeunes du coin sont en dehors de tout contrôle. "Ce quartier d'Ozanam, qui abrite environ 600 habitants, très majoritairement des familles, se situe à proximité de la cité médiévale et on déplore son enclavement. Nous avons des jeunes qui sont complètement embrigadés et sortis du système social, ils ne travaillent plus et ne fréquentent plus d'entreprise", a-t-elle par ailleurs indiqué.

>> L’intégralité de l’interview est disponible en podcast

 

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