Bientôt une solution pour les dauphins du Marineland ? Une structure d'accueil consacrée aux cétacés verra le jour au ZooParc de Beauval en mars 2027, un projet qui pourrait recevoir les douze dauphins du parc d'Antibes.
"C'est un projet responsable, durable et utile, qui va améliorer la situation des animaux", a indiqué à la presse le ministre délégué de la Transition écologique Mathieu Lefèvre en déplacement à Beauval, assurant que la loi de 2021 qui interdit, à partir de décembre 2026, les spectacles de cétacés serait respectée.
Le ZooParc du Loir-et-Cher a indiqué qu'il accueillerait avec certitude les onze dauphins du parc animalier Planète sauvage, près de Nantes, comprenant un delphinarium qui va cesser ses animations autour de l'espèce.
Mais une interrogation subsiste autour des douze dauphins du Marineland d'Antibes, fermé au public depuis janvier et qui vivent dans des conditions de plus en plus précaires.
"C'est la meilleure possibilité offerte aux dauphins du Marineland", a défendu M. Lefèvre.
Mais les animaux du "Marineland sont la propriété du Marineland, et il faut que nous puissions échanger pour que, in fine, ces dauphins arrivent ici, soient mieux soignés, mieux traités", a-t-il ajouté.
Selon le parc Marineland, "après avoir transféré ses douze dauphins en Espagne, Parques Reunidos (propriétaire de Marineland, ndlr) pourra proposer d’envoyer les huit dauphins de Malaga à Beauval dès que le parc aura obtenu toutes les autorisations nécessaires, garantira le même niveau de bien être et si un nouveau regroupement de dauphins est recommandé par le programme international de gestion du bien-être de la population".
"Il est aujourd’hui impossible pour Marineland de garder les dauphins plus longtemps pour des raisons de bien-être animal, sociales, légales et à cause de graves problèmes de sécurité (intrusion, harcèlement des ONG)", relève Marineland.
La structure de Beauval est décrite comme la "solution pour éviter le pire des scénarios pour ces douze dauphins", selon la présidente de l'ONG Sea Shepherd Lamya Essemlali.
Avec cette structure, "on maintient les animaux en France, sans craindre un départ de ces animaux vers l'Espagne, puis vers la Chine, où ils seront séparés et utilisés pour des spectacles", a-t-elle estimé.
"Ce qui se passe aujourd'hui en France avec la question de la captivité des dauphins est précurseur de ce qui va se passer au niveau européen", où "une soixantaine de dauphins sont en attente dans des delphinariums qui sont en train de s'écrouler", a dit Mme Essemlali.
- Un projet "démentiel" -
D'autres associations ont en revanche dénoncé "un retour en arrière inacceptable", à l'instar de One Voice, arguant qu'une autre "voie existe – celle des véritables sanctuaires marins".
Des orques au Marineland d'Antibes, le 17 mars 2016
VALERY HACHE - AFP/Archives
"Ma priorité est le bien-être de ces animaux", a répondu le directeur général de Beauval Rodolphe Delord à l'AFP, évoquant une structure faite "à la demande du gouvernement et des associations".
"Le projet est prêt. C'est quelque chose de démentiel, jamais construit dans le monde", a-t-il indiqué.
La structure, étalée sur deux hectares et demi de surface, comprendrait sept bassins, "dont trois immenses lagons", et deviendra un centre d'études, de recherche scientifique et de sauvegarde des dauphins.
"Il y aura des vagues, des courants marins, des îles", a précisé M. Delord, affirmant "recréer un environnement inédit" avec de "nombreux poissons".
Le financement du projet, évalué à 25 millions d'euros par Beauval, sera entièrement porté par le ZooParc aux 35.000 animaux et deux millions de visiteurs en 2023.
Les travaux commenceront début 2026 et doivent se terminer en mars 2027.
La situation sociale des soigneurs du Marineland a aussi été évoquée par le ministre et le ZooParc.
"Je m'engage à faire en sorte que les soigneurs animaliers de Planète Sauvage, qui s'occupent des dauphins, et du Marineland d'Antibes puissent être recrutés à Beauval", a annoncé Rodolphe Delord.
Si cette solution a été proposée pour les dauphins, les deux orques du Marineland ne pourront en revanche pas en bénéficier.
"Le ministère suit la situation quotidiennement et essaie d'explorer l'ensemble des pistes qui nous permettront de transférer ces orques", a assuré Mathieu Lefèvre, évoquant "une urgence plus aiguë" que pour les dauphins.
Par Tom MASSON / Rennes (France) (AFP) / © 2025 AFP