À l'initiative, entres autres, d'une victime ayant été abusée sexuellement par un médecin, une pétition vient d'être lancée afin d'interdire les relations sexuelles entre praticiens et patients. Cette dernière demande ainsi au gouvernement que ces rapports soient déontologiquement interdits.
"Le code de déontologie ne porte aucune confusion"
À l'origine également de cette pétition, le Docteur Dominique Dupagne, nous en a expliqué la genèse. "Une victime m'a contacté parce qu'elle cherchait à faire intégrer, dans le code de déontologie médicale, un interdit, vis-à-vis des médecins, d'avoir des relations sexuelles avec des patients dont ils ont la charge", nous a-t-il expliqué dans un premier temps. "C'est elle qui m'a fait découvrir que cet interdit n'existait pas. C'est tout à fait anormal puisque les médecins que les femmes poursuivent se défendent souvent en disant qu'il n'y a rien qui l'interdit et que c'est une relation librement consentie entre adultes. Si vous avez des sentiments pour quelqu'un, que ça vous paraît réciproque, et que vous confiez à un confrère le suivi de ce patient ou de cette patiente, vous faites ce que vous voulez. Mais pendant que vous êtes en soin, ce n'est pas de la vie privée", a-t-il ensuite ajouté.
Joint par téléphone, Maurice Bensoussan, président du syndicat des psychiatres français, a fait part de son désaccord avec son collègue, considérant que les règles sont déjà claires et que par conséquent, cette pétition crée une polémique inutile. "Il ne faut pas laisser penser qu'un médecin puisse confondre ce qu'est sa pratique médicale, son engagement de médecin, avec le fait de séduire un patient ou une patiente et d'abuser de cette personne ou d'avoir des relations sexuelles avec elle", nous a-t-il ainsi affirmé. "Tout cela est très clairement interdit et faire croire que ça ne l'est pas déjà, je trouve que ça relève d'une ambiguïté qui n'est pas forcément très positive", a-t-il ensuite ajouté, rappelant que, selon lui, "le code de déontologie ne porte aucune confusion" sur le sujet.
Propos recueillis par Clément Bargain