53% des transmissions par des rapports hétérosexuels
"Sortez couverts !" : une recommandation que, visiblement, de moins en moins de jeunes prennent en compte... Selon l'étude « Dépistage et diagnostic du VIH et de trois infections sexuellement transmissibles bactériennes chez les jeunes en France, 2014-2023 » publiée ce mardi par Santé Publique France, le "nombre de découvertes de séropositivité VIH chez les jeunes a augmenté de 41%" en presque 10 ans.
Une hausse préoccupante, en contraste total avec le nombre de découvertes de séropositivité VIH chez les 25-49 ans qui, lui, est en baisse de 15% sur la même période. Dans le détail, le VIH se transmet en majorité via des rapports hétérosexuels (53%), mais aussi via des rapports entre hommes (42%) et circule majoritairement en métropole hors Ile-de-France et dans les départements et régions d'outre-mer (DROM). Par ailleurs, même si les jeunes bénéficient, dans la plupart des cas, d'un diagnostic précoce, ils présentent également davantage de "co-infections, notamment aux infections sexuellement transmissibles (IST)".
Des taux de dépistage en nette progression
Malgré la hausse des cas de contamination, le dépistage du VIH et des IST connaît un véritable essor. En effet, en 2024, près de 8,5 millions de sérologies VIH ont été réalisées en France. De même, depuis l'ouverture du dépistage sans ordonnance aux IST en septembre 2024, le nombre de jeunes de moins de 25 ans testés chaque mois a doublé.
Ainsi, entre 2014 et 2023, les taux de dépistage du VIH et des trois principales IST (chlamydiose, gonococcie, syphilis) ont augmenté de 44 % à 593 % chez les jeunes, contre 36 % à 225 % chez les adultes. En 2023, 910 000 jeunes ont été testés au moins une fois pour le VIH, et environ 810 000 à 840 000 pour une IST bactérienne. Un bond significatif mais paradoxal, puisque le rythme des nouvelles contaminations reste alarmant. Selon Santé Publique France, "l’augmentation des diagnostics d’IST chez les jeunes souligne l'importance des stratégies de prévention ciblées".
Gratuité des préservatifs et kits d'auto-prélèvement
Face à ce phénomène inquiétant, les pouvoirs publics ont-ils pris la pleine mesure de l'enjeu de santé publique auquel fait face la France ? Il semblerait que oui, puisque les mesures de prévention évoluent progressivement pour protéger les jeunes. Gratuité des préservatifs pour les moins de 26 ans, arrivée en 2025 de kits d'auto-prélèvement pour les jeunes femmes -puis pour les jeunes hommes-... autant de dispositifs mis en place pour davantage faciliter l'accès au dépistage.
Mais cela ne suffit pas, puisque Santé Publique France le rappelle en fin d'étude : "la prévention combinée reste le meilleur moyen de lutter contre l'épidémie du VIH". Dès lors, adapter ces actions aux contextes sociaux et territoriaux reste la clé pour protéger les jeunes... et progresser vers l’élimination du VIH en France.