Plus on avance dans le temps, plus il est difficile de ne pas incomber une part de responsabilité à la direction du Louvre elle-même dans le dernier braquage dit "du siècle" réalisé par 4 cambrioleurs le 17 octobre dernier. Le journal Le Monde a dévoilé l'existence d'un audit accablant sur la sûreté de la salle Apollon. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que déjà à l’époque, c’est-à-dire en... 2018, la sécurité n’était pas assurée.
L'utilisation d'une nacelle évoquée
Commandé il y a donc sept ans par l’ancien directeur du musée Jean-Luc Martinez à la direction sécurité et sûreté du joaillier Van Cleef & Arpels (qui disposait alors d'experts en matière de cambriolages), la salle Apollon apparaissait déjà comme une zone “vulnérable”. L’entreprise avait notamment identifié le balcon donnant sur le quai François-Mitterrand comme étant “l’un des plus grands points de vulnérabilité de l’établissement”, notamment en raison de l’accès facile et direct vers la salle des joyaux de la couronne de France. Van Cleef & Arpels évoque même l’idée d’un recours à... une nacelle pour accéder à la fameuse fenêtre pour des cambrioleurs expérimentés ! Le plan utilisé par les quatre membres du commando-braqueur. De quoi interroger et intriguer.
La direction pas au courant ?
Toujours selon les informations de nos confrères du Monde, la direction actuelle présidée par Laurence des Cars affirme avoir été au courant de cet audit seulement à la suite du cambriolage du 19 octobre. “Ces documents n’avaient pas été communiqués lors du changement de direction, à l’automne 2025.”
"Une partie du Louvre a été fermée par précaution car des poutres apparaissaient trop fragiles. Il faut hiérarchiser les priorités. Malgré une hausse de la fréquentation, on a oublié la sécurité et la protection des pièces à l'intérieur"#MettezVousDaccord
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Le rapport a-t-il fuité ?
Évidemment, avec l’annonce de cet audit et les points de faiblesse du Louvre mis en avant, le mode opératoire de ce cambriolage est d’autant plus troublant. Et on ne peut pas s’empêcher de penser, tant le braquage se rapproche des failles, que les auteurs étaient au courant de cette information. Alors, depuis la parution de cet article, les hypothèses vont bon train. Notamment celle d’une source à l’intérieur du Louvre qui aurait pu accéder à ces dossiers. Ou celle d'un collectionneur d'art très bien tuyauté qui ensuite commandité ce haut vol.
Quoi qu’il en soit, si les défaillances du Louvre se constatent les unes après les autres, l’enquête, elle, avance bel et bien. Cet après-midi, le dernier membre présumé du commando a été mis en examen : déjà interpellé mardi sur un chantier à Laval, il a été écroué ce vendredi. Toutefois les bijoux n'ont toujours pas été retrouvés.