Après la situation inquiétante de l’hiver, la France s’avance vers une période de sècheresse assez inédite, à tel point que les restrictions vient le jour pour la saison estivale. Certaines mairies mettent en place des arrêtés reconductibles qui interdisent la construction de toute nouvelle piscine. Joelle Pulinx, Déléguée générale de la Fédération des Professionnels de la Piscine et du spa, revient sur l'état des restrictions.
Face aux restrictions d'eau, "on va revenir un petit peu à la raison face à des interdictions"
Ces restrictions "nous inquiètent dans une certaine mesure" explique Joelle Pulinx . "On espère que tout le monde va revenir à la raison. L’ensemble des piscines en France, ça ne représente que 0,15 % des usages de l’eau. En France, on pense quand même que quelque part on va revenir un petit peu à la raison face à des interdictions qui pourraient quand même aller très loin. Une nouvelle piscine qui se construit c’est 39 mètres cubes d’eau. C’est très peu. Et une piscine en place c’est 15 m³ d’eau. C’est ce qu’on utilise pour fabriquer de 2 paires de chaussures ou 2 paires de jeans. Ce n’est pas non plus énorme".
"Les piscines sont quand même un petit peu injustement visées" poursuit la déléguée générale. "Après on comprend que dans le cadre d’un arrêté sècheresse, quand on est en période de crise, on ne puisse pas remplir sa piscine pendant quelques mois, ça s’entend tout à fait. Et les professionnels de la piscine sont d’autant plus responsables qu’entre les années 90, où on utilisait 73 m³ d’eau et aujourd’hui où on utilise 39 m³ d’eau, on a diminué de 45% l’eau utilisée pour le remplissage initial. Ça fait des années qu’on travaille sur l’utilisation de l’eau, sur l’utilisation de l’énergie au sein de notre commission développement durable".
🔴 #Sécheresse : les piscinistes inquiets
🗣️Joëlle Pulinx : "Les nouvelles piscines, c’est 00,2% de l’utilisation de l’eau nationale ! Les entreprises de piscine c'est 11 salariés. Elles ne sont pas richissimes et sont en danger de disparition !"
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— Sud Radio (@SudRadio) April 13, 2023
"On a plein de solutions aussi pour économiser l’eau dans les piscines"
"On est une des seules professions à avoir une norme européenne qui permet de classifier les piscines par rapport à l’impact environnemental, A B C D E F. Donc on est une profession plus que responsable qui travaille depuis des années. L’impact carbone d’une piscine c’est 200 kilos de CO2 par an. Et si la famille reste chez soi et utilise son bassin tous les week-ends plutôt que de partir en vacances, finalement son impact environnemental sera bien meilleur que s’il part de façon régulière à l’extérieur de son jardin".
"On a plein de solutions aussi pour économiser l’eau dans les piscines, et bien évidement que l’on recommande encore plus fort aux utilisateurs de piscine d’être responsables d’eux même parce que les professionnels ne peuvent pas être derrière chacun des possesseurs de piscine. Néanmoins si on met une couverture sur sa piscine, ou un abri de piscine, on va limiter très fortement l’évaporation. On recommande également et évidement de ne jamais vider sa piscine. Une piscine on ne la vide jamais. Elle va conserver l’eau pendant des années. De la même façon que sur les techniques d’hivernage on a également progressé et aujourd’hui on a même plus besoin de diminuer d’un tiers le niveau d’eau du bassin en hiver. On va conserver pendant des années l’eau du bassin en bon état. Et si on l’entretient bien, on n’a pas besoin du tout de vider son bassin".
"Il faut aussi retirer cette image de la tête des gens de la piscine de luxe"
Face aux effets d’annonce des maires et des restrictions, "ce qu’on sait c’est que finalement les Français ont toujours autant envie de piscines et qu’ils ont toujours autant envie de remplir leur bassin. C’est ce que nous remontent nos professionnels aujourd’hui donc c’est vrai qu’ils sont un peu frustrés de ne pas pouvoir le faire. Ils doivent attendre un peu parfois, mais néanmoins encore une fois je crois qu’il faut raison garder. Les nouvelles piscines, sur un an, c’est 0,02% de l’utilisation de l’eau nationale. C’est 39 m³ pour une piscine".
"En fait, on a des emplois, on a des entreprises. Il faut aussi retirer cette image de la tête des gens de la piscine de luxe, parce qu’aujourd’hui on a 44% des possesseurs de piscines qui sont des ouvriers ou des employés. Il faut quand même le savoir. Et les entreprises de piscines ne sont pas des entreprises richissimes. Ce sont des entreprises avec 11 salariés en moyenne. Ce sont des PME, des TPE. Là aussi il faut savoir de quoi on parle."
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