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"Qu'ils laissent les ours en Slovénie ou dans des parcs à Paris, mais pas chez nous !"

Par Benjamin Jeanjean

Reportage Sud Radio. Ce lundi, plusieurs centaines d’éleveurs et bergers ont manifesté à Pau contre la réintroduction de deux ours dans les Pyrénées. Sud Radio est allé à leur rencontre.

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"Un ours, c’est un prédateur, et un prédateur totalement incompatible avec nos bêtes en estives. Aujourd’hui c’est deux, l’année prochaine ce sera dix… Non… Nous sommes entièrement contre !". Le ton est ferme et sans équivoque. Berger à Saint-Engrace (Pyrénées-Atlantiques), Serge Borthiry ne veut pas d’une quelconque réintroduction d’ours dans les Pyrénées. Comme lui, ils étaient près d’un millier devant la préfecture à Pau pour envoyer un message à Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire.

"Je pense que la montagne peut vivre sans ours. Je n’ai pas envie de voir l’une de mes bêtes étripées par un bestiau comme ça, ça me mettrait vraiment très mal. On n’a pas besoin de ça dans le milieu agricole ! On a assez d’emmerdes et de complications comme ça. Ceux qui veulent voir des ours, qu’ils aillent en Slovénie, là où il y a des grands espaces ! Ici, le territoire est tellement habité et tellement restreint qu’on ne peut pas cohabiter, ce n’est pas possible...", souligne André Lafoueste, berger en Vallée d'Aspe, au micro de Sud Radio.

"On ne peut pas vivre avec l’ours, on ira jusqu’au bout !"

Même son de cloche chez Michel Bonnasserre, berger à Lasseube en Vallée d’Ossau. Ce dernier prévient le gouvernement. "L'ours a disparu, et nous on ne peut pas vivre avec. J’ai eu une attaque il y a quatre ou cinq ans, ils n’ont rien voulu reconnaître, pourtant l’ours avait creusé au pied de la vache… Aucune indemnisation. On veut nous les imposer sans rien nous donner en échange ! On l’a vu en Ariège : ils en ont lâché une trentaine, et il n’y a plus de troupeaux, les gars arrêtent. On ne veut pas le même sort, on veut vivre de notre métier et c’est tout ! Les ours, qu’ils les laissent en Slovénie ou les mettent dans des parcs à Paris s’ils veulent, mais pas chez nous ! On ira jusqu’au bout !", assure-t-il.

Et à côté des bergers, certains élus locaux étaient également là pour les soutenir. C’est le cas notamment de Jean-Claude Roudet, maire de Gèdre (Hautes-Pyrénées). "Si on veut garder un petit peu de vie pastorale, on n’a pas besoin d’ours ! Il n’en faut pas ! Nos parents avaient tout fait pour supprimer les loups et les ours, et on va essayer de faire pareil !", affirme-t-il.

Un reportage de Christophe Bernard

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