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Professeur Didier Raoult sur l'interdiction de la chloroquine : "À mon avis ça ne change pas grand chose"

Par La Rédaction

Le professeur Didier Raoult était l’invité d’André Bercoff mercredi 27 mai sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-13h, "Bercoff dans tous ses états".

Le professeur Didier Raoult invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio. GERARD JULIEN - AFP/Archives

Décrié pour continuer à prescrire de l'hydroxychloroquine à ses patients atteints du Covid-19, le professeur Raoult regrette un "enchaînement des réactions politiques et médiatiques trop rapide", qui ne permet pas, selon lui, d'avoir "une analyse intelligente et sereine des choses". "Les gens ont l'impression d'être en retard s'ils n'ont pas pris une décision sous le coup de l'émotion", déplore-t-il.

 

Mais dans ce débat sur l'utilisation de la chloroquine, le professeur marseillais note "des choses extrêmement intéressantes à analyser a posteriori". En premier lieu, il met en cause "la direction et l'orientation des très grands journaux scientifiques qui sont devenus des machines financières colossales", perdant à cette occasion leur "lucidité scientifique". "Ils subissent la même chose que la presse : la concurrence considérable de l'Inde et de l'Extrême-Orient sur les publications scientifiques", souligne-t-il. "Il y a dans tous ces journaux une fébrilité étonnante qui amène à une remise en cause de la crédibilité d'un certain nombre de choses", affirme-t-il, dénonçant "un tri, voire une manipulation des données", dans un certain nombre de publications. Il accuse directement le British Medical Journal, "d'avoir fait disparaître deux paragraphes sur l'efficacité de l'hydroxychloroquine sur le placebo". 

 

Une étude "sans source ni données vérifiables"

C'est un professeur médusé qui exprime sa défiance envers l'étude mettant en cause l'efficacité de l'hydroxychloroquine. Alors que 98.000 patients auraient été testés pour en arriver à cette conclusion, le professeur Raoult souligne "qu'il n'y a pas un hôpital qui est cité comme ayant donné ces données". "Il n'y a aucune source, aucune donnée vérifiable", dénonce-t-il en pointant du doigt d'autres anomalies. Alors que les données caractéristiques des malades (âge, sexe, tabagisme, diabète, obésité...) ont bien été récoltées et que les patients étaient originaires "des cinq continents", assure l'étude, le professeur s'étonne de voir que "c'est les mêmes proportions pour tous : il y a autant de fumeurs en Asie qu'en Afrique, d'obèses en Afrique qu'en Amérique. Je ne le crois pas", affirme-t-il, en déclarant s'appuyer sur son expérience. "Je me demande si ce n'est pas entièrement construit informatiquement, je ne suis pas sûr que ça existe réellement", accuse-t-il.

Le professeur Raoult continue de s'interroger. "Comment pouvez-vous avoir d'un côté 4.000 malades qui n'ont aucun accident cardiaque, et avoir de l'autre côté 8% d'accidents cardiaques mortels ?", questionne-t-il. "Ce n'est pas possible", assure le médecin qui émet plusieurs hypothèses : "ce n'est peut-être pas les mêmes médicaments". "On ne sait pas ce qu'ils font, on ne connaît pas la dose, la durée, l'hôpital dans lequel cela s'est passé", dénonce-t-il. En réponse à cette étude, les équipes du professeur Raoult ont réalisé une méta analyse. "On a mis d'un côté les études randomisées ou observationnelles faites par des médecins qui ont pris en charge leurs malades et de l'autre côté les analyses de Big Data", explique-t-il.

La chloroquine interdite : "ça ne change pas grand chose"

L'abrogation du décret autorisant l'utilisation de la chloroquine pour soigner les patients atteints du coronavirus, n'aura pas de grandes conséquences, selon le professeur Raoult. "Ce serait revenir sur la liberté de prescription du médecin, c'est plus ambigu que ça", réagit-il. Il explique que cette nouvelle mesure signifie "qu'on n'a pas le droit de le recommander". Mais le médecin l'assure, en jouant peut-être sur les mots : "Je ne l'ai jamais recommandé, j'ai dis ce que je faisais mais je n'ai jamais recommandé un traitement". "À mon avis ça ne change pas grand chose, d'autant que des cas de Covid-19, il n'y en a pas beaucoup", affirme le professeur Raoult.

Le professeur met en lumière les contradictions des experts de la santé. "Il n'y a pas plus de communauté de scientifiques que de footballeurs", précise-t-il en contestant le monopole du discours de la part d'une partie des scientifiques. "Il y a un président de la Haute autorité de santé et un directeur de l'Agence nationale de la sécurité du médicament qui s'expriment maintenant, mais vous avez leurs prédécesseurs qui écrivent ensemble un papier pour dire exactement l'inverse de ce qu'ils disent", illustre le professeur Raoult. "Ce n'est pas de la science, ce sont des opinions", estime-t-il. 

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

Retrouvez André Bercoff et ses invités du lundi au vendredi sur Sud Radio, à partir de midi. Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !

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