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Procès Jubillar : Cédric, un "bad boy qui a plu" à Delphine

DOCUMENT SUD RADIO - Au deuxième jour du procès de Cédric Jubillar qui a repris ce matin devant les Assises du Tarn, l'expert Valentin Belbeze est appelé à dresser le portrait psychologique de Delphine. Avant d'entendre la version des premiers gendarmes arrivés dans la maison du couple la nuit de la disparition. Notre reporter, Christine Bouillot, vous fait vivre ce procès de l'intérieur.

Procès jubillar Cédric Delphine
Ed JONES - AFP

Après avoir dressé hier le portrait psychologique de Cédric Jubillar dès le premier jour du procès, c'est aujourd'hui au tour des experts dédiés de dessiner la personnalité de Delphine Jubillar, disparue dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 à Cagnac-les-Mines (Tarn).

Pour l'enquêteur de personnalité Valentin Belbeze appelé à parler à la barre, appuyé par les témoignages des proches de Delphine Jubillar, quand cette dernière rencontre Cédric, c’était un « bad boy » qui lui a plu. Elle pensait le faire changer. Sa famille n'était pas vraiment favorable et enthousiaste à cette rencontre mais est restée à distance. Elle espérait même que cette histoire tourne court.

« Elle avait honte de son mode de vie »

Vient le mariage , le projet de maison à Cagnac. C’est Cédric qui insiste pour ce projet.
Lui achète le terrain, elle, contracte le prêt pour la construction de la maison qui ne sera jamais finie. Un sujet qui devient une source de tensions croissantes entre eux . « Elle avait honte de son mode de vie » raconte une amie, « mais se contentait de ce qu’elle avait » en référence à son enfance où elle a vécu dans une grande précarité.

Mais le projet des enfants va souder finalement le couple, quitte à ce Delphine ferme les yeux sur la manière sévère et parfois injuste dont Cédric va éduquer Louis, le fils aîné, et va le punir. « Elle n’arrivait pas à s’imposer », souligne-t-on.

« Delphine se métamorphose physiquement et psychologiquement »

Mais cette vie de couple va se déliter. Surtout les deniers mois. A l'été 2020, Delphine fait la connaissance de celui qui va devenir son amant, Jean Macquet, via un site de rencontres. « Elle se métamorphose, physiquement et psychologiquement » confient ses proches. « Elle reprend le dessus », entendu sur Cédric. L’expert précise alors que Delphine était dans un processus de libération et d’émancipation de Cédric Jubillar, les mois qui ont précédé sa disparition.

Discrète, Delphine était une femme souriante et attachante. Ses enfants étaient sa raison de vivre, ce qui court-circuite la thèse d'un départ pour le djihad, hypothèse avancée par l’accusé pour tenter de justifier sa disparition sans la moindre trace.

Pas de violences conjugales constatées... sauf pour la cousine de Delphine

A la question si des faits de violences physiques ont été constatées auprès des proches, personne n'avance le moindre élément validant cette hypothèse, sauf sa cousine qui rapporte qu’une fois Delphine lui aurait dit que Cédric avait porté la main sur lui.

DOCUMENT SUD RADIO - Au deuxième jour du procès de Cédric Jubillar qui a repris ce matin devant les Assises du Tarn, l'expert Valentin Belbeze est appelé à dresser le portrait psychologique de Delphine. Avant d'entendre la version des premiers gendarmes arrivés dans la maison du couple la nuit de la disparition. Notre reporter, Christine Bouillot, vous fait vivre ce procès de l'intérieur.

Delphine s'était détachée de son rôle de mère

L’expert souligne que Delphine s'était détachée de son rôle de mère quand elle a rencontré son amant, jusqu’à faire peser des doutes sur l’éducation d’Elyah, le second enfant du couple, en particulier de la part de la directrice de la crèche. Une directrice qui a même envisagé un temps de faire un signalement auprès des services sociaux.

Puis c'est au tour de Stéphanie Aussaguel, la sœur aînée de Delphine, de venir témoigner. Aujourd'hui, c'est elle qui a la charge d'élever les enfants les enfants du couple. « La disparition de ma sœur a changé ma vie (…) C’était pas prévu (…) Et puis il y a la méditation… ». Stéphanie parle peu. Elle est intimidée par cette salle comble et à son écoute. Ses mots sont comptés.

Louis a demandé à aller se recueillir sur la tombe de sa mère

Elle explique que Louis (témoin d'une dispute de ses parents le soir de la disparition de Delphine), lui a demandé s'il pouvait aller se recueillir sur la tombe de sa mère.

C'est au tour de l'un de ses deux frères, Sébastien, 36 ans, de venir témoigner. « Elle était aux petits soins pour nous », raconte-t-il. Puis, Mathieu, le plus jeune, qui raconte être parti vivre au Canada avec sa compagne pour fuir l'ultra médiatisation de cette affaire qui l'a impacté au plus profond de lui-même. « Un sentiment étrange que de rentrer chez soi et de voir à la télé que l'on parle de sa famille, souligne-t-il. C’est très lourd. Ca laisse un goût amer. »

« Louis dit que sa mère est morte, qu’il pense que papa l’a tuée »

Arrive ensuite l’administratrice ad hoc chargée du suivi de Louis et Elyah, aujourd'hui âgés de 11 et 6 ans. Elle parle du besoin des enfants de savoir ce qu’est devenue leur mère : « Louis dit que sa mère est morte, qu’il pense que papa l’a tuée ». Puis se tourne vers Cédric Jubillar et lui lance : « Si vous voulez aidez vos enfants, qu’ils aillent bien, donnez-leur des réponses ! ». L'instant est fort. De son box, l'accusé dit oui et hoche la tête.

S’il semble aller bien, le récit démontre que Louis - un enfant "taiseux" - a subi un traumatisme important et qu'il est "aujourd’hui en colère" contre papa.

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