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Procès du 13 novembre : "On ne sait toujours pas gérer les victimes de terrorisme"

Par Maxime Trouleau

Après 9 mois, le procès du 13 novembre arrive à son terme. Sur Sud Radio, Me Samia Maktouf, avocate de parties civiles, raconte "ses émotions et ses regrets".

Elle dit avoir eu "des émotions mais aussi des regrets" lors de ce procès des attentats du 13 novembre. Me Samia Maktouf, avocate de 42 parties civiles, proches ou victimes du Bataclan, des terrasses des cafés mais aussi du Stade de France, était l'invitée de Sud Radio.

Depuis hier et jusqu'à demain, les réquisitions commencent pour les avocats généraux. C'est la fin de 9 mois de procès, dont le verdict sera rendu vraisemblablement à la fin de ce mois de juin. Maitre Maktouf souligne "l'attitude digne et courageuse des victimes qui se sont succédés à la barre".

13 novembre - "Ce n'était pas de procès de l'Islam mais de l'islamisme, de l'endoctrinement..."

Avant les conclusions de ce procès hors-norme, "nous n'avons pas appris la vérité mais une vérité" explique Samia Maktouf. "C'est le cas de tous les procès, assure-t-elle. La vérité se trouve dans le box qui est passé d'un mutisme à un déni, puis d'un déni à un mutisme". Elle regrette que le président de la cour n'est abordé la question de l'endoctrinement qu'après 4 mois de procès.

"Salah Abdeslam n'est jamais revenu sur identité, sur son organisation au sein de Daesh. Il s'est qualifié en tant que combattant... là, à ce moment, au moins, il était honnête" admet Samia Maktouf. Elle veut rappeler que "ce n'était pas de procès de l'Islam mais de l'islamisme, de l'endoctrinement..."

"Dans un procès, on met les mains dans le sang, on voit les choses"

"C'est certes un procès historique, hors norme, les actes ne sont pas normaux mais le procès sera normal, les accusés seront jugés conformément à nos droits, rappelle-t-elle. Ils ont fait quelque chose de monstrueux mais ce sont des êtres humains. Il faut revenir à nos principes qui font la différence entre notre Droit et ce qu'ils veulent nous imposer : l'obscurantisme et les ténèbres. Il faut être dans le procès pour comprendre ces choses. Dans un procès, on met les mains dans le sang, on voit les choses".

"On n'a pas bien et on ne sait toujours pas gérer les victimes du terrorisme"

Samia Maktouf a un grand regret, qu'elle partage avec les "victimes" qui "ont été laissées de coté" par l'État. "On n'a pas bien et on ne sait toujours pas gérer les victimes du terrorisme. Ce ne sont pas les victimes d'un accident de la route, d'une bagarre d'un café. Nous avons une responsabilité collective de bien les accompagner, de les suivre. L'Etat ne les accompagne pas comme on accompagne une victime de terrorisme. Par exemple, explique-t-elle, pour remplir un formulaire, personne ne les accompagne. Il y a 100 pages alors que certaines personnes n'arrivent plus à se concentrer avec ce qu'elles ont vécu, 6 ans après ! J'espère qu'on tirera les conséquences de ce procès" qui doit maintenant tirer ses conclusions dans 3 semaines, fin juin.

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