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Procès de Cédric Jubillar: la disparition de son épouse Delphine à la loupe

Le procès de Cédric Jubillar devant les assises du Tarn, où il comparaît pour le meurtre de sa femme Delphine, un crime qu'il conteste, va se poursuivre mardi avec l'audition des premiers enquêteurs qui se sont penchés sur la disparition de l'infirmière de 33 ans, en décembre 2020.

Ed JONES - AFP

Le procès de Cédric Jubillar devant les assises du Tarn, où il comparaît pour le meurtre de sa femme Delphine, un crime qu'il conteste, va se poursuivre mardi avec l'audition des premiers enquêteurs qui se sont penchés sur la disparition de l'infirmière de 33 ans, en décembre 2020.

Après la déposition d'un expert psychologue dans la matinée, qui bouclera une première séquence d'examen de la personnalité de l'accusé, six gendarmes sont appelés à la barre.

D'abord, ceux qui ont ouvert les investigations dans la maison du couple Jubillar dans l'ancienne petite cité minière de Cagnac-les-Mines, près d'Albi, puis un responsable des gendarmes du département, à la tête du dispositif de recherches, ainsi que des membres de la section de recherche de Toulouse.

Lundi, lors de l'ouverture du procès à Albi, Cédric Jubillar a une nouvelle fois clamé son innocence. "Je conteste toujours les faits qui me sont reprochés", a-t-il assuré avant de passer deux heures à la barre, bombardé de questions par toutes les parties.

Ce peintre-plaquiste, détenu depuis juin 2021 et qui vient de fêter ses 38 ans en prison, dément être le meurtrier de celle qui était devenue sa compagne alors qu'ils avaient 18 ans, la mère de leurs deux jeunes enfants, qui lui avait annoncé sa volonté de divorcer, désireuse de refaire sa vie avec un autre homme.

- Injustices -

Depuis son placement en détention, ses avocats ont multiplié les demandes de libération, toutes rejetées par la cour d'appel de Toulouse, les magistrats estimant qu'il y avait un faisceau d'indices attestant de sa culpabilité et nécessitant de le maintenir en détention.

L'examen de la personnalité de l'accusé, aussi essentiel aux assises que celui des faits, a été entamé lundi après-midi, révélant une enfance chaotique rythmée par un placement en familles d'accueil, en foyer, dans un contexte de défaillances maternelles et d'absence du père, "des abandons et rejets successifs", vécus comme des injustices.

A la présidente de la cour, l'accusé répond spontanément, admet tous les faits mineurs qui figurent dans le dossier d'accusation. Les mains croisées dans le dos, il relate les violences de son beau-père, un épisode de "plus d'une centaine de fessées" alors qu'il était enfant, décrit sa mère comme "une bonne copine", dépourvue d'autorité.

Croquis d'audience montrant Cédric Jubillar à son procès à la cour d'assises du Tarn, à Albi, le 22 septembre 2025

Croquis d'audience montrant Cédric Jubillar à son procès à la cour d'assises du Tarn, à Albi, le 22 septembre 2025

Benoit PEYRUCQ - AFP

Quand l'avocat général lui demande "pourquoi avez-vous maltraité votre fils?", il minimise: "Pas autant que ce que j'ai subi", tout en admettant: "J'ai reproduit le schéma".

Avant sa mise en examen et son placement en détention en juin 2021, il reconnaît qu'il fumait "entre 10 et 15 joints par jour", "du matin au soir", un budget d'environ 4 à 500 euros par mois, sur un revenu de 1.500 euros.

- "Avancer masqué" -

Pour financer sa "grosse consommation", il faisait des "chantiers au black" et puisait sur le compte bancaire de Delphine ou des enfants, sans toujours rembourser.

Il admet consulter au quotidien des sites pornographiques, un goût pour le poker, les jeux en ligne, notamment Game of Thrones.

"Vous évoquez une fascination pour des jeux où il faut avancer masqué", relève l'avocat des enfants Jubillar, Laurent Boguet.

Au terme de la journée d'ouverture de ce procès de quatre semaines, l'un de ses conseils, Alexandre Martin, a confié que Cédric Jubillar était "concentré". "Il écoute ce qui se passe et espère qu'à la fin on va enfin comprendre qu'il est innocent du crime qu'on lui reproche", a souligné l'avocat.

Côté parties civiles, les proches de Delphine Jubillar, croisés dans les couloirs, ont parfois les yeux rougis par les larmes.

Fleurs et bougies en hommage à Delphine Jubillar devant sa maison à Cagnac-les-Mines, le 6 mars 2025

Fleurs et bougies en hommage à Delphine Jubillar devant sa maison à Cagnac-les-Mines, le 6 mars 2025

Lionel BONAVENTURE - AFP/Archives

Ils espèrent que l'accusé avouera le crime. "Un aveu est toujours possible, les coups de théâtre sont fréquents. Peut-être que Cédric Jubillar aura un moment de vérité, d'authenticité, d'humanité. Pour lui, pour sa femme, pour les enfants", affirme Philippe Pressecq, avocat d'une cousine de Delphine.

Au bout des 20 jours d'audience prévus et de l'audition de quelque 80 témoins ou experts, le verdict est attendu le 17 octobre.

Par Alexandre PEYRILLE / Albi (AFP) / © 2025 AFP

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