Dans son édito politique, ce lundi matin, Thierry Guerrier revient sur les LR qui devraient "enfin" avoir un candidat à la prochaine élection présidentielle de 2022.
"Et il n’est que temps, en effet ! Nous sommes à moins de 5 mois de l’élection présidentielle et les LR n’ont pas encore lancé leur campagne, autour d’un seul personnage identifiable. C’est un problème pour eux. Le retard est important et va être très dur à rattraper.
Le sondage Ifop-Fiducial pour le JDD et Sud Radio d’hier, montre d’ailleurs que leur candidat, quel qu’il soit samedi, ne serait pas qualifié pour le second tour si le scrutin avait lieu aujourd’hui".
"Alors oui, la primaire interne qui vient de voir s’affronter 5 d’entre eux, a eu quelques vertus. Elle a permis de faire émerger des personnalités, des idées, des programmes. Les 3 débats télévisés auxquels les candidats à l’investiture ont participé ont sans doute aussi remobilisé l’électorat des républicains. Et puis cette primaire interne au parti LR a déclenché 53.000 adhésions, c’est beaucoup puisqu’ils n’étaient plus guère que 90 000 auparavant".
"Tout ça est très bien mais ça aurait été beaucoup mieux pour eux, si elle s’était déroulée avant l’été. Pour l’instant, les Républicains jouent encore en deuxième division".
Mais est-ce qu’on a une idée d’une ou d’un favori pour la droite ?
"Absolument pas. Bien malin celui qui peut prévoir qui va se qualifier pour le second tour de cette primaire LR, jeudi, à fortiori qui sera désigné samedi… surtout avec toutes ce nouvelles adhésions qui rebattent totalement les cartes".
L’hypothèse de la surprise Barnier, c’est fini ?
"C’est vrai que certains pariaient il y a quelques semaines sur Michel Barnier. Il était resté fidèle au parti contrairement à Pécresse et à Bertrand, parce qu’il aurait le soutien de l’ancien patron des LR, Laurent Wauquiez, parce qu’il a une stature internationale depuis le Brexit. Mais la réalité, c’est qu’après ces débuts prometteurs, Michel Barnier semble avoir raté sa campagne".
"Celui, en revanche, qui a impressionné par sa pugnacité et sa façon d’assumer sa proximité avec l’extrême droite et Zemmour, c’est Éric Ciotti. L’élu niçois est venu troubler nettement le jeu du binôme de tête, Bertrand-Pécresse et il pourrait créer la surprise et figurer pourquoi pas, au second tour".
Primaire LR : une possibilité pour Valérie Pécresse ?
"Tout les observateurs reconnaissent qu’elle a crevé l’écran au cours des débats, qu’elle a montré une combativité sans faille. Mais son problème est simple : tous les sondages, dont l’Ifop-Fiducial pour le JDD et Sud Radio d’hier que je citais, la donnent toujours 3 points en moyenne derrière Xavier Bertrand dans l’ensemble de l’opinion. Donc si les adhérents LR choisissent le vote utile, c’est à dire s’ils désignent celui qui a le plus de chances de battre Emmanuel Macron dans un second tour, alors ce sera Xavier Bertrand".
Donc tout est possible jeudi et samedi prochain pour les LR ?
"Oui, car avec 140 000 adhérents LR votants, ça peut se jouer à quelques centaines de voix d’écart. Même le plus modeste, le médecin urgentiste et maire de la Garennes-Colombes, Philippe Juvin, peut créer la surprise. Il a montré un style différent de ses 4 autres camarades, moins droitier, pas très tendance chez les LR en ce moment… mais qui sait ?"