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Philippe Martinez : "On peut éviter la grève du 5 décembre si le gouvernement agit"

Par La Rédaction

Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, était l’invité du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger, mercredi 13 novembre sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Philippe Martinez, interviewé par Patrick Roger sur Sud Radio le 24 avril à 7h40.

Le gouvernement est en proie à des crises sociales sur tous les fronts. Du premier anniversaire des Gilets Jaunes à l'immolation d'un étudiant à Lyon, en passant par la mobilisation du 5 décembre qui se profile et de la crise des services publics, Philippe Martinez se retrouve régulièrement à battre le pavé pour demander à l'exécutif d'écouter les revendications de la CGT.

Dans cette longue bataille sociale, Philippe Martinez peut compter sur une récente victoire : le recul du gouvernement sur les heures de travail de nuit dans les commerces alimentaires. "C'est une victoire pour les salariés" rectifie le secrétaire général de la CGT, qui demande "jusqu'où va-t-on élargir les plages horaires des magasins ?" Il dénonce l'omniprésence d'un "prétexte pour faire travailler plus les gens et moins les payer".

 

"Un étudiant sur deux est obligé de travailler pour pouvoir vivre"

"Les manifestations étudiantes montrent la réalité de la vie des étudiants" estime le chef de file de la CGT, en soutien aux manifestants ayant empêché la tenue de la conférence de François Hollande à l'université de Lille, mardi 12 novembre, au lendemain de l'immolation d'un jeune militant du syndicat étudiant Solidaires devant le CROUS à Lyon. "Un étudiant sur deux est obligé de travailler pour payer ses études, son logement. Ce n'est pas normal" déplore Philippe Martinez. "Quand on fait des études, on devrait pouvoir se concentrer à 100% sur ses études" rappelle-t-il, avant d'ajouter que "ce drame est révélateur" de la situation de précarité.

Jeudi 14 novembre, les oreilles du gouvernements risquent de siffler. Pas moins de deux manifestations de personnels du service public sont prévues. L'une des agents hospitaliers, l'autre du personnel des Finances publiques. "Savez-vous combien il y a eu de contact physique au Trésor public ? 15 millions. C'est une nécessité ce lien social, c'est ça le service public" souligne Philippe Martinez, regrettant le tout-numérique qui remplace les guichets. Mais la véritable préoccupation concerne le secteur de la santé. "Est-ce que la santé est une dépense ou un investissement ?" interroge le leader syndical. "Le gouvernement considère que soigner des gens est une dépense, sa politique c'est de réduire les services publics, les salaires" dénonce-t-il. Pour lui, "les agents hospitaliers ont besoin d'avoir des qualifications reconnues, des effectifs et des lits supplémentaires", prenant exemple de l'hôpital de Decazeville (Aveyron).

 

"Je me réjouis que les Gilets Jaunes appellent à la convergence des luttes"

À quelques jours du premier anniversaire de la mobilisation des Gilets jaunes, le secrétaire général de la CGT "se félicite de la convergence des luttes avec le mouvement du 5 décembre". S'il ne précise pas qu'il descendra dans la rue samedi 16 novembre, il note que son syndicat et les Gilets Jaunes "ont progressé ensemble, ont appris à se connaître" et annonce que "des gilets rouges de la CGT seront aux côtés des Gilets Jaunes, samedi". Il souligne néanmoins "l'importance du mouvement du 5 décembre", piloté par les syndicats.

Une mobilisation qui a reçu le soutien de Marine Le Pen, qui n'est pas du goût de Philippe Martinez. "Ce n'est pas la première fois que le Rassemblement national joue les opportunistes de service" déclare-t-il, qualifiant ce soutien de "récupération politique". "Elle ne s'attaque pas aux grandes fortunes, aux grandes entreprises qui continuent à licencier pour faire monter le cours de l'action" dénonce le secrétaire général.

 

Une mobilisation "très forte"

Le mouvement de grève interprofessionnel du 5 décembre s'annonce "très fort" pour le leader syndical. "Il y a un fort désaccord dans l'opinion publique sur ce changement fondamental de système de retraite" note-t-il. Pour lui, la sortie de crise pourrait se faire si "on remet les compteurs à zéro, que l'on améliore le système actuel parce qu'on refuse de sacrifier les prochaines générations". Le mort d'ordre est simple : "Plutôt que d'opposer les gens entre eux, il faut rassembler et faire jouer la solidarité".

"Soit le gouvernement écoute, soit il continue de faire ce qu'il veut et il ne faut pas s'étonner alors qu'il y ait des mobilisations", prévient Philippe Martinez. "Beaucoup de personnes nous demandent comment faire grève, la colère est très forte". "La démocratie c'est pas Dieu à l'Elysée qui décide pour tout le monde de ce qui est bon ou pas" juge-t-il.

Cliquez ici pour écouter "L’invité politique" avec Patrick Roger

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