Ce matin, Élisabeth Lévy nous parle... du soutien-gorge ! Notre éditorialiste revient sur le mouvement No Bra.
"Oui, je découvre dans Le Monde du 12 décembre que je suis une victime. Parce que, pardon de ce détail personnel, mais comme la plupart des femmes, je porte des soutiens-gorge".
"Or, j’apprends que Gala Avanzi, 31 ans, a abandonné armatures et bretelles il y a 5 ans, en découvrant une vidéo YouTube sur le mouvement "No Bra" ("pas de soutien-gorge"). "Ça me faisait mal, et je n’avais jamais questionné cette douleur", déclare-t-elle au Monde. Oui, vous avez bien entendu, vous vivez à côté de femmes qui souffrent".
La "poitrine délivrée des balconnets" comme le résume la journaliste, Gala a enfin connu la joie de "s’émanciper des diktats" et de "travailler à une meilleure acceptation de soi". Bref, elle ne porte plus de soutien-gorge. Et au-delà du soutien-gorge, c’est devenu un mouvement "où les corps s’exhibent et s’assument au naturel. Les poils, la cellulite et les vergetures cohabitent avec des poitrines de toutes les formes, tailles et couleurs".
Vous n’allez pas me dire que ce mouvement No Bra vous choque, si ?
"Aucunement. Je me demande juste pourquoi on s’arrêterait en si bon chemin. Après tout, d’aucuns pourraient trouver que slips et culottes sont inconfortables. On a le droit d’interroger ce féminisme naturaliste. La séduction, l’artifice, le maquillage, c’est le contraire du naturel. Le soutien-gorge ne vise pas seulement à lutter contre les lois de la nature et du temps, il montre en cachant et cache en montrant".
"Pour les adeptes du sans soutif, le corps est une affaire de fonction. Le cœur pompe le sang et le sein fournit du lait. C'est un Milk Bar. Alors, je ne veux pas balancer, mais il semble qu’il y a pas mal d’hommes (et de femmes) à qui cette mode du sans soutif fait plaisir, pas parce que c’est naturel ou confortable mais parce que les seins en liberté, c’est suggestif et érotique. Tant mieux, parce que je ne suis pas sûre que l’accomplissement du féminisme doive être le dépérissement de la féminité".
À lire aussi :
MeToo politique : "Avec les néo-féministes, nous entrons dans un système de vengeance"