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Morgan Sportès : "Les djihadistes sont des gens d'une naïveté énorme"

Le romancier Morgan Sportès était l’invité d’André Bercoff le mardi 16 novembre sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-14h, "Bercoff dans tous ses états" pour son livre "Les djihadistes aussi ont des peines de cœur" (éd. Fayard).

Morgan Sportès
Morgan Sportès, invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états" sur Sud Radio.

Presque tout le monde aujourd’hui, excepté peut-être Raquel Garrido, qui souhaite les réconcilier avec les Français, s’intéresse assez peu aux états d’âme des terroristes islamistes. Le romancier Morgan Sportès a décidé de leur consacrer un livre, qui raconte d’où viennent ces gens, comment ils grandissent, et finalement, pourquoi ils arrivent à commettre l’indicible, un attentat, que ce soit sur le sol français ou bien loin de chez nous.

D'où viennent les djihadistes

Il publie aux éditions Fayard "Les djihadistes aussi ont des peines de cœur". Mais outre les peines de cœur, c’est surtout la plongée dans un univers inédit qu’offre le romancier à son lecteur. Ainsi, Morgan Sportès montre que parmi tous ces jeunes qui aspirent au jihad, il y a de tout. Des hommes, des femmes, des fils d’immigrés mais également ce que l’on pourrait appeler des "gaulois". Des gens issus de la classe moyenne.

Pour cette plongée dans l’antichambre du terrorisme islamiste, le romancier est allé à la rencontre de ces gens, de leurs familles. "J’ai rencontré le père du type qui a balancé la grenade dans l’épicerie casher. Le père voltairien, franchouillard, me raconte que du jour au lendemain, son fils s’est mis à manger avec les doigts car du temps du prophète, il n’y avait pas de fourchette", lance-t-il en riant sur Sud Radio.

Morgan Sportès : "C'est dans le vide moderne que s'introduit l'islam"

Morgan Sportès relate ainsi nombre d’exemples de conversions inédites, voire insolites de personnes un peu perdues dans leur vie. "C’est le vide moderne. C’est dans ce vide moderne créé par la sous-culture marchande que s’introduit l’islam comme cela aurait pu être le maoïsme fût un temps. On cherche une cause, un sens à sa vie", explique-t-il au micro d’André Bercoff. Quitte à partir en Syrie, tuer et parfois mourir.

"Les parents des victimes du Bataclan devraient lire mon livre pour tenter de comprendre. Il y en a un, que j’appelle Saïd, était un voyou au départ. Après l’attentat contre l’épicerie casher, il se sauve en Syrie en passant par la frontière turque. Il raconte que les soldats turcs portaient leurs valises et leur payaient le taxi pour aller se battre en Syrie", ajoute Morgan Sportès, auteur de livre "Les djihadistes aussi ont des peines de cœur" (éd. Fayard).

La naïveté énorme des djihadistes

Pour Morgan Sportès, ce sont des gens d’une naïveté énorme. Et l’auteur n’est pas avare d’exemples sur la question. "J’en ai invité un à déjeuner une fois. Un gaulois converti. Il m’a raconté qu’après l’attentat contre l’épicerie casher, tous ceux qui n’ont pas été tués se sont sauvés. Lui s’est sauvé en Thaïlande, le plus gros bordel du monde. Il m’a raconté qu’il était dans une boîte de nuit avec des billards, entourés de filles à moitié à poil. Une fille lui avait promis que s’il gagnait la partie, il l’aurait gratos. Il avait posé son téléphone sur le bord du billard. L’un de ses copains sur la frontière syrienne l’appelle en lui demandant de le rejoindre. Il refuse. Quelque temps plus tard, il me dit qu’il veut bien aller faire la guerre en Syrie, mais s’il comprend le sens de cette guerre où des arabes tuent des arabes", lance-t-il.

Des propos qui n’ont pas manqué d’effrayer les auditeurs de Sud Radio. Il s’agit pourtant, selon Morgan Sportès, du djihadisme quotidien.

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

Retrouvez André Bercoff et ses invités du lundi au vendredi sur Sud Radio, à partir de midi. 

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