Reportage de Lionel Maillet à l'école Ruffi
Rien ne semble tempérer la colère des parents d’élèves de l’école Ruffi, dans le troisième arrondissement de Marseille. Ceux-ci vivent avec leurs enfants dans l’un des quartiers les plus pauvres de France. Là où les classes primaires ont classe dans des algécos. Comble de l'ironie, ils viennent d'apprendre que, près de là, la future école en construction sera destinée aux enfants des familles plus aisées qui viennent de s’installer.
Ces préfabriqués étaient censés être provisoires. Mais finalement, ça dure depuis plus 15 ans. Des préfabriqués en guise de salle de classe auxquels s’ajoutent des punaises de lit, un plafond effondré. Dans l'école élémentaire Ruffi, 300 élèves sont issus de familles défavorisées.
La nouvelle école traduit-elle une forme de discrimination ?
Tout près de là, encore en chantier, une école va ouvrir ses portes l’année prochaine avec une particularité : la future école sera destinée aux enfants des familles plus aisées qui viennent de s’installer. Leila Freih porte la voix des parents d’élèves et crie à la discrimination.
"Elle est où la liberté ? Elle est où la fraternité ? Elle est où l'égalité ? On favorise celui qui a les moyens et nos enfants à nous, en situation précaire, on les laisse dans leurs préfabriqués. Si on veut de nouveaux habitants dans notre arrondissement, pourquoi ne pas laisser les gens se mélanger ?" s'indigne Leila Freih, porte-parole des parents d'élèves
Pas de discrimination mais il faut bien accueillir les nouveaux élèves explique Laure-Agnès Caradec, la présidente d’Euroméditerrannée, l’établissement public qui aménage ce quartier d 'Arenc.
"Ce n'est pas une école pour les riches mais pour les nouveaux habitants. Dans notre quartier, il y a 25% de logements sociaux !" justifie Laure-Agnès Caradec, présidente d'Euroméditerrannée
Un tiers seulement des places de la nouvelles école sont réservées aux élèves de Ruffi, les autres resteront dans leurs préfabriqués.