Moins de deux jours à patienter pour les centaines de milliers d’élèves de Terminale avant de connaître les résultats du bac. Mercredi, tous sauront s’ils ont obtenu le fameux diplôme, sésame nécessaire pour entrer dans l’enseignement supérieur. À cette occasion, ils pourront également récupérer un "permis d’alcoolisme" remis par les mutuelles étudiantes. Ce faux permis à entête d'un ministère factice de la débauche et de l'ivresse est décerné par Emmanuel Macron, la FAGE, le premier syndicat étudiant, et les lobbys de l'alcool. On y voit notamment le président de la République faire un clin d'œil avec une bouteille à la main.
Cette opération de sensibilisation est destinée à montrer l’utilité de ces mutuelles alors même que le chef de l’État a annoncé, lors de sa campagne, vouloir transférer les étudiants du système de Sécurité sociale obligatoire étudiant au régime général de la "Sécu". "Cela signifie la mort du seul acteur de prévention globale au service des étudiants sur un tas de danger, dont le danger de l’alcool", explique Ahmed Hegazy président d’Emevia, réseau national des mutuelles étudiantes régionales. "On est en face d’un vrai danger en matière de santé publique pour les étudiants qui seront sacrifiés au profit d’intérêts politiques". Ahmed Hegazy voit notamment dans la suppression des mutuelles étudiantes un "cadeau aux lobbys de l’alcool" qui "sous couvert de prévention autour des dangers de la consommation excessive d’alcool continue à entretenir sa présence dans le monde étudiant".
Néanmoins, pour la FAGE, qui est mise en cause directement sur ce "permis", les mutuelles étudiantes surestiment leur rôle. "Dire que si (les mutuelles étudiants) disparaissent, les étudiants vont boire plus, c’est un peu fort de café. Heureusement, il y a d’autres structures qui font de la prévention", rappelle Jimmy Losfeld, président du premier syndicat étudiant de France et favorable à la suppression des mutuelles. "La meilleure prévention, c’est la prévention par des étudiants pour des étudiants, par des jeunes pour des jeunes", ajoute-t-il, pas très à l’aise avec cette campagne "provoc’".