De plus en plus, principalement dans les zones rurales, les artisans boulangers doivent faire face à la concurrence, parfois féroce, de la grande distribution, qui peut se permettre d'afficher des prix plus compétitifs.
Pour Dominique Anract, président de la confédération nationale de la boulangerie pâtisserie française, invité du Grand Matin Été au micro de Philippe Verdier, il ne s'agit toutefois pas du même produit : "Il y a 34 000 boulangers français, ce n'est pas rien. Ce sont beaucoup de gens talentueux, des boulangeries qui forment des jeunes, avec de l'excellence, des Meilleurs Ouvriers de France... On n'a pas le même produit, mais avec le côté stratégique et pratique de l'emplacement, en dehors des villes et des villages, ils (les chaînes et la grande distribution, NDLR) arrivent à attirer le client."
Pour lui, les artisans boulangers doivent jouer sur leurs forces pour faire face à cette concurrence : "Dans un village, une boulangerie, c'est une animation, un lieu de rencontre important. Beaucoup de petits boulangers vont même faire des tournées, font parfois plusieurs dizaines de kilomètres pour amener une baguette de pain dans une ferme. Sans compter qu'elles donnent du travail. Dans la distribution, pour faire de l'emploi, ils en supprimer trois. Un boulanger emploie des gens qui sont dans le village, fait de la formation. C'est quelque chose de très important. Il faut rester dans ce qui marche, la qualité, la proximité du client, la variété aussi. On n'est pas dans une chaîne, donc du jour au lendemain, un éclair, une baguette, on peut la faire de la taille qu'on veut, avec ce qu'on veut. Si on veut du pain sans sel, on le commande. On peut se bagarrer sur ce qui est notre force, c'est-à-dire la proximité, la qualité et la variété."