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Le regard libre d'Élisabeth Lévy - La recrudescence des violences gratuites

Apparemment, les sociologues et autres statisticiens estiment qu'on a jamais vécu dans un monde aussi sûr. Il ont soit beaucoup de chance soit ne sortent pas de chez eux. Car la violence gratuite atteint des niveaux critiques. C'est l'avis d'Élisabeth Lévy.

Le regard libre d'Élisabeth Lévy

Retrouvez "Le regard libre d'Élisabeth Lévy" du lundi au vendredi à 8h10 sur sudradio.fr

 

Et si on parlait du climat de violence qui se généralise ?

Les statistiques et sociologues nous disent que nos sociétés n’ont jamais été aussi sûres. Ce que les stats ne disent pas, c’est la litanie de ce qu’on appelle "incivilités", la montée des violences gratuites. Ces chiffres ne disent pas non plus que, pour certains, la violence est la façon normale et légitime de réagir à un conflit ou d’exprimer son désaccord. Un prof a mis une mauvaise note à mon enfant ? Je vais lui coller une baffe.  Votre activité me déplait ? Je vais incendier vos installations. 

Tout se passe comme si nous étions en perdre l’usage du langage pour résoudre nos conflits et nos divergences. La pression physique remplace l’argumentation.

 

J'exagère ? Non. 

Penchons-nous sur les exemples de ces derniers jours. 

  • Au lycée d’Alembert à Aubervilliers : deux lycéens poignardés à mort en deux mois. les agressions et menaces sont banalisées. Aujourd’hui, les profs appellent à l’aide. 
  • Week-end dernier : série d’incendies dans des élevages dans la Drôme. 23 vaches ont péri dans les flammes. Une enquête est en cours, mais rien ne freine la montée d’une violence liée à l’environnement. 
  • Mercredi soir : attaque d’un bar où étaient réunis de jeunes identitaires par de prétendus antifascistes à Rennes. 
  • Moins grave, mais aussi une forme de violence : le blocage des entrepôts d’amazon. Le bandeau sur BFM parlait d'une fronde contre l’hyper consommation.

 

Il y a aussi la question récurrente des violences urbaines. 

Nous avons déjà évoqué la tribune des maires dans le JDD. Mais le terme "violences urbaines" est un euphémisme pudique pour désigner des scènes de guérilla. Bien sûr, les policiers et les personnes dépositaires de l’autorité publique (des pompiers aux professeurs) sont des cibles légitimes. Or, rappelons que police détient le monopole de la violence légitime. 

Vendredi dernier, à Mulhouse, un jeune s'est tué en cherchant à fuir un contrôle de police. Le lendemain, un groupe d’une trentaine de jeunes cagoulés armés de barres de fer et d’engins incendiaires affrontait la BAC. Plus grave encore, une dizaine d’individus ont attaqué le siège de la compagnie de gendarmerie où sont logés les militaires et leur famille. Forcément, ils ont été futés et les assaillants n’ont pas été arrêtés. Le lendemain, onze casernes de gendarmerie de la région étaient placées sous protection renforcée. 

Il n'y a rien de plus normal que de protéger les familles des gendarmes. Mais symboliquement, c'est terrible qu'on en arrive là. Aujourd'hui et sûrement demain, les représentants de la force publique sont éminemment vulnérables. Il faut aussi évoquer le témoignage du policier coincé dans une laverie pendant la dernière manif des gilets jaunes. Ce dernier a parlé de sa peur, du risque d’avoir à faire usage de son arme. Heureusement, il n'en a pas eu besoin.

En 2007, Ségolène Royal avait fait rigoler tout le monde en suggérant que des policiers soient chargés de raccompagner les policières le soir. Aujourd’hui, ceux qui sont chargés de nous protéger sont en permanence la cible d’agressions et on se demande très sérieusement qui peut protéger les protecteurs. Ce n’est pas très rassurant.  

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