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Urgences : "Le forfait patient-urgence permet de rappeler que la santé gratuite, ça n’existe pas"

Le forfait "patient-urgence" est entré en vigueur depuis ce 1er janvier. L'occasion de redire que la santé n'est pas gratuite, rappelle Élisabeth Lévy.

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Six mois d'hôpital et d'innombrables blessures et fractures pour Lisa.

Depuis le 1er janvier 2022, le passage aux urgences est payant pour tout le monde dans le cas où il n'entraîne pas une hospitalisation. Une bonne chose pour Élisabeth Lévy.

C'est forfait-patient-urgence de 19,61€ précisément, explique Élisabeth. Il est payé par tous les patients qui ne sont pas hospitalisés et ce n'est pas pris en charge par la sécurité sociale mais est remboursé par les mutuelles.

Ce n'est pas tellement nouveau sauf qu’avant, il y avait un reste à charge de 10 euros en moyenne, pouvant atteindre jusqu’à 60€. Les impayés des hôpitaux sont considérables avec un écosystème d’huissiers et de saisies ruineux pour l’argent public. Là, il faut en théorie payer pour sortir. Mais le gouvernement a reculé.

C'était dans les tuyaux depuis un an. Cela a suscité de bruyantes protestations. Une pétition de la CGT a recueilli 118.000 signatures en un an, ce qui n'est pas fameux. Il y a eu les hurlements des urgentistes, les concert de pleureuses sur le thème 'Macron matraque les pauvres'.

Les plus pauvres, qui n’ont pas de mutuelle, vont payer. C'est injuste, non ?

C'est un raisonnement absurde car 95 % de Français sont couverts par une complémentaire: ce n'est pas gratuit ! La mutuelle est un effort financier des ménages pour contribuer à leurs dépenses de santé. Ce n'est pas un privilège de caste. La mutuelle les remboursera avec leur argent, pas celui de la sécu. Derrière les slogans, il faut rappeler que la santé gratuite ça n’existe pas. Nous la payons par nos impôts et par notre épargne.

Ceux qui n’en ont pas sont certes les plus pauvres mais il y a une liste interminable de rabais et d’exceptions: invalidités, longues maladies, accidents du travail, CMU… On ne va pas renvoyer les SDF des urgences ni les garder de force parce qu’ils ne peuvent pas payer

Et puis, beaucoup de pauvres ne sont pas des misérables. Ils ont des abonnements à Netflix et des téléphones. Si on les respecte, on ne les traite pas comme des enfants dépendants de la collectivité pour tout. 

Enfin, il y a un rapport névrotique à l’Etat : "Tout est un dû". La collectivité doit financer mon passage aux urgences, même inutile. Au lieu de nous émerveiller de bénéficier, presque sans bourse délier, d’une médecine de pointe, il y a des cris d’orfraie parce qu’on demande une contribution symbolique à chacun. Cela donne le sentiment que les Gaulois réfractaires sont devenus un peuple d’ayant-droits capricieux.

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