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La France a-t-elle vraiment intérêt à rembourser sa dette ?

C'est un des sujets oubliés de cette campagne présidentielle : la dette. Avec cette question, la France pourra-t-elle rembourser sa dette ? Éléments de réponse avec Pierre Khalfa, co-auteur de "Quoi qu’il en coûte, sortir la dette des griffes de la finance" aux Editions Textuel.

Le sujet de la dette, "on en parle pas et c'est tout à fait étonnant, regrette Pierre Khalfa, ancien membre du Conseil économique, social et environnemental et co-auteur de "Quoi qu’il en coûte, sortir la dette des griffes de la finance" aux Editions Textuel.

Aujourd'hui, détaille-t-il, notre elle est à hauteur de 112% et 113% du PIB. Mais le rapport dette/PIB est un indicateur assez peu fiable car la dette est un stock et le PIB est un flux. Donc, comparer un stock à un flux n'a pas de sens. La vraie comparaison qu'il faut faire c'est celle entre la charge de la dette (c'est-à-dire les intérêts annuels versés) et la richesse créée annuellement.

"D'un point de vue la dette, l'inflation est un bonne chose"

"Et à partir de là, explique-t-il, on voit qu'années après années, elle a baissé car les taux d'intérêt ont baissé pour la France. Le stock de la dette augmente mais les intérêts de la France baisse. Est-ce que donc l'inflation a un bon côté ? Oui, elle a des bons comme des mauvais côtés évidemment. D'un point de vue la dette, l'inflation est un bonne chose. Les intérêts réels sont fortement négatifs. Donc la France gagne, en fait, de l'argent", explique Pierre Khalfa sur Sud Radio.

"L'État ne rembourse jamais sa dette. Quand il faut rembourser, l'État emprunte de nouveau. On dit qu'il fait rouler la dette. Finalement, on dit qu'il rembourse alors qu'en fait, il ne rembourse que ces intérêts. Tant qu'on a la possibilité d'emprunté, cette dette n'est pas un problème"

"Les ménages qui ont les moyens d'emprunté massivement ont bénéficié de réformes fiscales"

"Aujourd'hui, la France est un des pays qui a une des meilleures crédibilités de possibilité de remboursement. On emprunte encore à des taux négatifs. Malgré tout, on verse 33 milliards d'euros par an. Et, c'est 33 milliards de trop. Et on ne sait jamais comment les marchés peuvent mal régir à certaines choses".

"La dette française est placée auprès des banques, des assurances vies. Toute la question est de savoir qui paye - in fine - la charge de la dette. Il y a plusieurs façon de faire. Si vous menez une politique d'austérité. La charge sera donc payé par les plus démunie de la population. Mais si vous décidez d'augmenter les impôts des plus riches, elle sera payé par les bénéficiaires de l'emprunt".

"Les ménages qui ont les moyens d'emprunté - ceux qui emprunte massivement - ont bénéficié de réformes fiscales qui leur ont été très favorable ces dernières années. S'il n'y avait pas ces réformes fiscales, la France ne serait pas en déficit. Un rapport montrait si on avait gardé la fiscalité de l'an 2000, la France aurait légèrement excédentaire en 2006, 7 et 8. Et en 2009, lors de la grande récession, le déficit budgétaire que de 3,3%. Les réformes fiscales ont été une des causes du déficit public".

 

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