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Kevin Boucaud : "L'anti-racisme et les luttes sociétales vont donner le complément pour se dire encore de gauche tout en abandonnant les ouvriers"

Par La Rédaction

Kevin Boucaud-Victoire, rédacteur en chef idées à Marianne, co-fondateur de la revue Le Comptoir et auteur du livre Le mystère Michéa (portrait d'un anarchiste conservateur) aux éditions l'Escargot, était l’invité d’André Bercoff lundi 17 juin sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-13h, "Bercoff dans tous ses états".

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"Michéa apporte une nouvelle critique du libéralisme"

André Bercoff reçoit Kevin Boucaud-Victoire, rédacteur en chef idées à Marianne, et auteur du livre Le mystère Michéa (portrait d'un anarchiste conservateur) aux éditions l'Escargot. Y a-t-il un mystère Michéa ? "Oui il y a un mystère Michéa puisqu'il est victime d'énormément de contresens depuis 2011 et ça s'est empiré en 2013, il se fait attaquer. En 2011, à cause de l'article de Luc Boltanski dans Le Monde au moment de la sortie son livre Le complexe d'Orphée. Dans son article, Boltanski explique que Michéa est peu ou prou un idiot utile de l'extrême-droite et du fachisme alors que Boltanski lui-même a été cité par Michéa. Et parfois, il y a des ressemblances dans leur travail".

Et le co-fondateur de la revue Le Comptoir poursuit : "En 2013, ça s'est amplifié quand une certaine gauche a commencé à voir en Michéa un nouveau réac, quelqu'un qui serait entre Zemmour et Soral, pour faire simple. Ou qui serait l'homme qui chuchote aux oreilles de Marine Le Pen ou Marion Maréchal. Du coup, il y a toute une gauche qui ne le comprend pas et toute une droite qui fait semblant de le comprendre parce que ça l'arrange". Mais alors qu'apporte Michéa ? "Michéa se définit de lui-même comme étant un socialiste partisan d'une société sans classe fidèle à l'esprit des traditions et de l'entraide, et comme un démocrate radical. Michéa apporte une nouvelle critique du libéralisme".

"Mitterrand a créé à la fois le camp du bien et le camp du mal"

"Traditionnellement, il y aurait deux libéralismes. On distingue un libéralisme économique qui serait 'de droite' : chacun fait ce qu'il veut avec son argent et son entreprise. Et un libéralisme de gauche, plutôt culturel et politique : chacun fait ce qu'il veut de sa vie tant qu'il n'emmerde pas les autres. Pour Michéa, les deux ne font qu'un seul. Quand la droite prétend être conservatrice mais défend le libéralisme économique, elle favorise ce libéralisme culturel qu'elle déteste. La gauche, elle, prétend combattre le libéralisme économique mais défend le libéralisme culturel et fait le jeu de l'inverse".

Michéa a aussi dénoncé la gauche des marchés : "À partir des années 1980, en 1983 lors du tournant de la rigueur de Mitterrand et la parenthèse libérale. À ce moment-là quand Mitterrand abandonne son programme pour sauver le système monétaire européen, l'année suivante il fait créer par des proches SOS Racisme. L'anti-racisme et les luttes sociétales vont donner le complément pour se dire encore de gauche tout en abandonnant les ouvriers. Il créé le camp du bien et le camp du mal en faisant venir dans une émission télé, à une heure de grand écoute, pour la première fois, Jean-Marie Le Pen. En 1984, il y a une phrase de BHL qui résume bien la situation à ce moment-là : 'Le seul combat de notre époque est celui du fascisme, et de l'anti-fascisme".

 

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

 

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