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Harcèlement : "Ce numéro de téléphone est une arme de plus dans l’arsenal des femmes"

Par Benjamin Jeanjean

Militant féministe, Elliot Lepers est le co-créateur avec Clara Gonzales d’un curieux dispositif pour lutter contre le harcèlement sexuel. Il était l’invité du Grand Matin Sud Radio ce lundi pour en parler.

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Agitant la presse et les réseaux sociaux depuis plusieurs semaines maintenant, le harcèlement sexuel inspire toutes sortes d’initiatives. Elliot Lepers vient ainsi de créer en partenariat avec Clara Gonzales un curieux outil destiné aux femmes désireuses de se débarrasser d’un courtisan un peu trop encombrant et insistant, et ce grâce à un… numéro de téléphone. Il était l’invité du Grand Matin Sud Radio ce lundi pour expliquer les caractéristiques de son dispositif.

"Il faut voir ce numéro comme une sorte de joker. Si une femme n’a vraiment pas envie de donner son numéro mais que le "relou" ne va pas la lâcher, elle peut donner ce numéro : 06 44 64 90 21. Elle se débarrasse comme ça du "relou", et puis derrière s’il décide d’envoyer un texto ou d’appeler ce numéro, il recevra un message de réponse automatique qui lui dira en substance que s’il reçoit ce message, c’est qu’il a mis une femme mal à l’aise. Le consentement, c’est d’accepter quand on vous dit non. Il faut respecter les décisions des femmes», explique-t-il. «L’initiative vient d’un magazine féministe américain, The Mary Sue, qui a publié ce jeudi leur invention. Ça nous a directement fait tilter parce qu’on avait déjà pensé que ce serait utile. On s’est dit qu’il était dommage que cela n’existe pas en France. On avait déjà testé la technologie, donc on l’a lancé en moins d’une heure", ajoute-t-il par ailleurs.

"Chaque message qu’on traite nous coûte 16 centimes"

À peine lancé, ce numéro de téléphone a rapidement eu un grand succès à en croire son créateur. "Ce week-end, 10 000 messages ont été envoyés en 48 heures, notamment en lien avec les manifestations de ce week-end. On a dû ajouter des mesures de sécurité au service pour qu’il soit plus solide et qu’il puisse filtrer les message. Il y avait aussi un enjeu financier, puisque chaque message qu’on traite nous coûte 16 centimes d’euros avec la réponse. On a donc mis en place une petite collecte pour que les gens puissent nous aider à financer le service", déclare-t-il.

Pour Elliot Lepers, pas question toutefois d’abuser des possibilités offertes par son service. "On a prévu de ne rien faire des messages reçus, notamment pour des raisons de confidentialité. Ce n’est pas un outil de dénonciation, l’objectif n’est pas là. L’objectif est vraiment de donner une arme de plus dans l’arsenal des femmes. Les femmes ont besoin d’outils pour se défendre. C’est un petit outil technique, il y a aussi plein d’outils intellectuels pour savoir quoi répondre. C’est juste une solution de plus pour se sortir de situations difficiles", assure-t-il avant d’en appeler désormais aux autorités. "Ce n’est pas un numéro qui va changer la société. C’est maintenant aux pouvoirs publics de créer un plan d’urgence pour mettre fin aux violences, comme on l’a fait avec la sécurité routière, avec le besoin de se laver les dents ou de trier les déchets. C’est aussi grave que ça. Quand le gouvernement met les moyens, on arrive à changer la société", conclut-il.

Réécoutez en podcast l’interview d’Elliot Lepers dans le Grand Matin Sud Radio

 

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