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Élisabeth Lévy : "Yvan Colonna n'est pas un héros, avant d’être une victime, c'était un assassin"

Après la flambée de violence suscitée en Corse par l’agression d’Yvan Colonna, Gérald Darmanin ouvre la voie à l’autonomie. 

Après la flambée de violence suscitée en Corse par l’agression d’Yvan Colonna, Gérald Darmanin ouvre la voie à l’autonomie. 

C'est le pire moment et les pires circonstances pour le faire. Pas besoin d’avoir lu Clausewitz pour comprendre que négocier avec un revolver sur la tempe, c’est être sûr de perdre. Emmanuel Macron avait 5 ans pour traiter la question corse, à trois semaines de la présidentielle, la ficelle électorale est un peu grosse. 

Certes, Gérald Darmanin exige en préalable le retour au calme. Mais le mot autonomie, lâché après des manifestations violentes et des agressions contre des forces de l'ordre en sous-effectif est un aveu de faiblesse impardonnable (70 policiers et gendarmes ont été blessés 18 hospitalisés par des émeutiers aguerris). À 11h30 le FLNC menaçait de reprendre les armes : "les combats de la rue d'aujourd'hui seront ceux du maquis de la nuit de demain". Ce qui revient à cracher dans une main tendue. 

En prime, le gouvernement avait déjà levé le statut de DPS d'Yvan Colonna et ses deux co-détenus. 

Ces trois détenus ont été condamné pour crime terroriste. Donc leur statut de DPS  était et reste totalement justifié. Le problème, c'est l'inefficacité de cette surveillance particulière.

Le transfert en Corse pourrait en principe être compatible avec ce statut. Mais en Corse, le risque d’évasion est plus élevé. Du reste, en France, aucuns établissements de haute sécurité sont adaptés à ces détenus.  

Enfin, la sanctification de Colonna inacceptable. La jeunesse qui manifeste arbore son visage. "Gloire à toi Yvan !" Désolée, ce qui lui arrive est triste et révélateur d’une incurie d’État cela mais ne justifie pas qu’on en fasse un héros. Avant d’être une victime, c'était un assassin.

Le gouvernement est empêtré dans sa culpabilité et dans l’urgence électorale alors il se couche devant la force. Avis à tous les mécontents: vous avez trois semaines pour casser, brûler, agresser, vous gagnerez. Nous aurons cinq ans pour déplorer l’impuissance de l’État. 

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