Eric Piolle, le maire écologiste de Grenoble, veut autoriser le burkini. Élisabeth Lévy réagit.
Ne le dit pas clairement, mais tous les Grenoblois l'ont compris.Dans une lettre de quatre pages où il interpelle Emmanuel Macron sur nombre de sujets, il y a cette phrase : "À Grenoble, nous veillerons à ce qu'aucun règlement intérieur d'aucun équipement public ne constitue une injonction ou une discrimination". Il enfonce le clou dans le Dauphiné : «La marque du patriarcat, c'est l'injonction à se couvrir ou se découvrir». Il annonce que le sujet sera abordé au Conseil Municipal du 16 mai. La décision "sera prise avant l'ouverture des piscines en juin." Mais on connaît sa position : «Je n'ai pas à regarder votre maillot tant que vous respectez les règles d'hygiène et de sécurité». Il a d'ailleurs aussi soutenu les hidjabeuses.
Cela a suscité une protestation d'Alain Carignon, chef de file de l’opposition municipale. Il appelle les Grenoblois à réclamer un référendum. Il y a aussi une pétition d'anciennes personnalités qui se définissent comme "compagnons de route des rouges/verts grenoblois" mais qui refusent "de satisfaire les revendications de l'Islam politique".
Comment s’explique la position d'Éric Piolle ?
Il y a plusieurs possibilités : un intérêt électoral. Une jurisprudence Boniface. En 2001, il avait exhorté le PS à arrêter de soutenir Israël pour défendre la cause palestinienne car, disait-il en substance, il y avait plus à prendre chez les musulmans que chez les juifs. Il pense que le Burkini et le voile sont juste des vêtements. Il ne voit pas qu’ils sont l’instrument de l’islam politique. Pour lui, les musulmans sont les nouveaux prolétaires. Que ce soit du cynisme, de l'angélisme ou fanatisme, le résultat est le même : il consiste à banaliser et acclimater l’islam politique. C'est une ligne de fracture au sein de la gauche qui traverse le PS et EELV. À la France Insoumise, les LFI les laïques ont déjà perdu. L'hégémonie insoumise sur la gauche est donc une très mauvaise nouvelle. Dans l’accord signé cette nuit, pas un mot sur ces questions qui fâchent. On imagine que le PS et le PCF vont suivre. On ne va pas se chamailler sur des sujets aussi dérisoires que la laïcité et l'islam politique quand des sièges sont en jeu !
On ne va pas prôner le cordon sanitaire, laissons ça aux antifas de pacotille. Mais on a le droit de penser que cette gauche islamisable est un danger pour la République.