Plusieurs dizaines de milliers de personnes entre Bastille et République ont suivi le meeting de Jean-Luc Mélenchon ce dimanche.
Des dizaines de milliers de personnes, une ferveur sincère, des drapeaux tricolores : c'était le Mélenchon des grands jours, celui de la sociale et de la liberté.
Certes, on n’aime pas forcément sa conception très lutte des classes à l’ancienne, si le socialisme ça marchait, on le saurait. Et puis, sa posture antiflics, sa proposition d’amnistier les Gilets Jaunes sont insupportables parce qu'aussi soit imparfaite soit notre démocratie, cela ne justifie pas le recours à la violence. N’empêche, quand il dénonce les inégalités, parle des petits bonheurs de la vie auxquels tout le monde devrait avoir droit, bref, quand il s’adresse aux humbles, aux petits, aux exclus de la mondialisation, on comprend que beaucoup aient envie de le croire. Et de le suivre.
Donc, vous êtes devenue mélenchoniste ?
Non. Parce que derrière le tribun flamboyant, il y a un autre Mélenchon. Il y a un Mélenchon multiculti, un Mélenchon woke qui fait les yeux doux aux islamistes pour draguer le vote musulman, ce qui dit le peu de considération qu’il a pour nos concitoyens musulmans.Il y a un Mélenchon qui affirme sur sa chaîne YouTube qu’il y a un privilège blanc, approuve la théorie du genre et qui défile avec des antisémites, même si je ne me résous pas à croire qu’il le soit lui-même. Il y a aussi un Mélenchon qui pense que l’islamophobie est un problème plus grave que l’islamisme. Et pour finir, il y a un Mélenchon complotiste, qui laissait entendre en juin que les attentats de Merah étaient une manipulation préélectorale, et prédisait des incidents comparables avant la présidentielle.
À propos les attentats de Merah, hier, il y a eu une cérémonie poignante à Toulouse pour les dix ans de ce carnage. Oui, nous n’oublions pas Imad Ibn Ziaten, Abel Chennouf, Mohamed Legouad, Loïc Liber, paralysé à vie, nous n’oublions pas Arié Gabriel Jonathan Sandler et Myriam Monsonego, assassinés parce qu’ils étaient juifs. Et contrairement à ce qu’a déclaré Emmanuel Macron, nous n’avons pas encore gagné le combat.
Alors, à ceux qui sont tentés par Mélenchon parce que c’est la seule chance de la gauche, je réponds que si la gauche c’est ce relativisme, ce déni, cet opportunisme, peu importe qu’elle meure. Je n’oublie pas, moi, l’autre visage de Mélenchon. Et celui-là me fait horreur.