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Élisabeth Lévy : "En France, c’est aux religions de s’adapter, pas le contraire"

Élisabeth Lévy revient sur la polémique autour du titre « Marianne » de Kery James.

Élisabeth Lévy revient sur la polémique autour du titre « Marianne » de Kery James.

 

Il n’y a pas que les politiques qui font campagne. Certains artistes aussi mais de moins en moins. Le temps des stars qui s’affichent avec un candidat est plutôt révolu. Ils ont peur de s’aliéner une partie de leur public. Mais le rappeur Kery James, lui,  s’engage. Il imagine la France présidée par un candidat qu’il surnomme le petit Napoléon dans une chanson appelée Marianne.

D’abord, le candidat en question ne demande à personne de changer de prénom, il voudrait que les musulmans donnent des prénoms français à leurs enfants. Alors c'est une idée parfaitement contestable, elle est constatée dans son propre parti et d’ailleurs il veut la soumettre à un référendum. Mais elle n’a rien à voir avec du racisme parce que c'est une demande d’assimilation.

Beaucoup de musulmans ont le sentiment que c’est leur religion qui est visée

Eh bien ils ont tort. Kery James résume le malentendu entre beaucoup de musulmans et la laïcité française. En France, c’est aux religions de s’adapter, pas le contraire. Alors non, on ne leur demande pas de raser les murs, on leur demande de faire comme les autres. La religion est une affaire privée. On n’a pas à montrer qu’on jeûne ni à dire qu’on prie. La réalité dans beaucoup de quartiers, c’est que ce sont ceux qui ne jeunent pas sont montrés du doigt. 

Une majorité de Français serait, selon un sondage, favorable à l’interdiction du voile dans la rue mais ce n'est pas parce qu’ils sont contre l’islam. Pour eux, le voile est contraire à la conception française de l’égalité des sexes, aux mœurs françaises. Surtout, le voile affiche un séparatisme culturel, sa foi.

Soit Kery James est malhonnête, soit il se trompe. Dans les deux cas, il encourage les musulmans à se vivre comme des victimes. Ce qu’on leur demande, on l’a exigé des catholiques et des juifs. La discrétion, comme condition du vivre-ensemble. 

Cela ne signifie nullement que quand on est musulman, on est moins français. Mais qu’on respecte suffisamment les musulmans pour leur demander d’être des Français comme les autres. 

 

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