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Détresse des étudiants : "Il faudrait au moins rendre le RSA accessible aux jeunes de 18 ans"

Peu de changements pour les étudiants : le Premier ministre a annoncé jeudi 14 janvier que les élèves de première année pourront reprendre en présentiel et en demi-groupe les travaux dirigés à partir du 25 janvier. Mais c’est la seule ouverture : pour l’instant, les cours continueront de se faire à distance. Pour épauler les étudiants, le nombre de psychologues dans les universités sera doublé ce semestre. Mais ces mesures ne semblent pas à la hauteur de la détresse psychologique des étudiants.

Crise sanitaire : beaucoup d'étudiants ont du mal à joindre les deux bouts. © AFP

Reportage de Clément Bargain pour Sud Radio

 

 

"Je ne me rendais pas compte qu'on avait du travail qui s'accumulait, un retard énorme"

Violette a de plus en plus de mal à supporter sa vie d’étudiante : "Macron a dit que c'était dur d'avoir 20 ans en 2020, mais c'est facile de dire ça ! On est un peu sacrifiés", estime-t-elle. Cette étudiante en première année à Sciences Po vient de vivre un premier semestre éprouvant. "Le fait de ne pas avoir les cours en présentiel a vraiment fait que je ne me rendais pas compte qu'on avait du travail qui s'accumulait, un retard énorme, explique-t-elle. Ça a été très compliqué avant les partiels, je pleurais, confie-t-elle, ce qui ne m'arrivait jamais d'habitude parce que je ne suis vraiment pas quelqu'un de stressé par nature !"

Difficile d’étudier dans ces conditions. Antonin vit dans 10 m2 et il s’accroche pour ne pas baisser les bras : "la charge de travail est vraiment très lourde et d'habitude, on a des moments pour se détendre, avec les copains on va dans les bars ou on va boire un café. Là on est toujours seul dans notre appartement, ça pèse vraiment sur le moral et ça pèse de fait sur les cours", reconnaît-il.

 

 

Par ailleurs, "on se demande si notre diplôme va valoir vraiment la même chose, ajoute l'étudiant, si les cours sont d'aussi bonne qualité que d'habitude, on se pose beaucoup de questions ! J'ai des amis qui font plusieurs crises d'angoisse par semaine..."

 

"Il faudrait au moins rendre le RSA accessible aux jeunes de 18 ans"

À la détresse psychologique s’ajoutent les soucis financiers. Dylan, en première année, a du mal à joindre les deux bouts et les aides de l’État ne suffisent pas : "normalement je dois manger au restaurant universitaire pour un euro comme je suis boursier, mais comme on a des cours de 12h30 à 14h30, on n'a pas le temps d'aller au restaurant universitaire pour prendre son repas, regrette-t-il. On dépense plus et ça ne rentre pas forcément dans mon budget de base !"

Pour lui, il faudrait "au moins rendre le RSA accessible aux jeunes de 18 ans parce qu'on manque vraiment de moyens. On a eu des petites aides, mais c'est du saupoudrage...", déplore-t-il.

Une situation qui ne peut plus durer pour ces étudiants qui attendent avec impatience de rejoindre les bancs de l’université.

 

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