Reportage de Lionel Maillet
Les aides ne sont pas suffisantes. Ou presque. De nombreux clients sont toujours au centime près. Les caddies sont moins remplis et les produits de premiers prix se vendent de mieux en mieux. Les caissières, elles, sont en première ligne pour voir à quel point l’inflation change les comportements et les habitudes.
"Les chariots sont moins remplis qu'avant"
À Marseille, des clients se plaignent des prix, c’est assez habituel pour Marlène. Mais ce qui se passe en ce moment est beaucoup plus inquiétant assure cette caissière d’un grand centre commercial marseillais. "Ils regardent les tickets de caisse à la sortie pour voir si on ne s'est pas trompés... même pour un centime. Les chariots sont moins remplis qu'avant, les gens achètent le strict minimum et ce qui est le moins cher dans le magasin".
"Ils ont prévu un budget et ils ne veulent pas le dépasser"
Ce sont les premiers prix qui sont visés en particulier dans les quartiers populaires comme au Carrefour le Merlan, où Marina Ouedraogo est élue à la CGT. "Ils retournent souvent les articles, ils reposent souvent ce qui n'est pas nécessaire comme les tablettes de chocolat, tout ce dont il n'ont pas besoin et qui n'est pas vitale parce qu'ils n'ont pas assez de sous dans le porte-monnaie. Ils ont prévu un budget et ils ne veulent pas le dépasser même pour 3€".
"On travaille pour survivre"
Ce qui est vrai pour les clients l’est aussi pour le personnel de ces grandes surfaces. "Même moi je regarde et pourtant je travaille, j'ai un salaire. Mais mon salaire ne suffit pas. On n'arrive plus à vivre avec notre SMIC - parce qu'on touche le SMIC. Les pâtes, la farine, les oeufs, le lait... tout ça a augmenté de 50 centimes voire de 1€. Voilà, c'est tout, on travaille pour survivre".
Les chiffres le confirment, en 1 an les produits de grande consommation ont augmenté en moyenne de 9,35 %.
Reportage de Lionel Maillet