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"Bloquons tout": de la Rochelle à Valenciennes, paroles de manifestants

Ils exigent de "taxer les ultra-riches", ressentent la nomination à Matignon de Sébastien Lecornu comme "une provocation" ou veulent "vivre dignement": quelques paroles recueillies par l'AFP parmi les quelques dizaines de milliers de manifestants qui ont participé mercredi au mouvement national "Bloquons tout".

Richard BOUHET - AFP

Ils exigent de "taxer les ultra-riches", ressentent la nomination à Matignon de Sébastien Lecornu comme "une provocation" ou veulent "vivre dignement": quelques paroles recueillies par l'AFP parmi les quelques dizaines de milliers de manifestants qui ont participé mercredi au mouvement national "Bloquons tout".

- "Ultra-riches, mangeons-les!"

"Il faut arrêter le mépris de classes, on ne veut plus que les 500 familles les plus riches de France amassent tout l’argent", clame Marion, 43 ans, employée au port de commerce de La Rochelle en brandissant une pancarte "Ultra-riches, taxons-les, mangeons-les".

Comme beaucoup de manifestants, elle ne souhaite pas donner son nom de famille.

"On en a marre que les gros s’engraissent depuis des années, que nos tout petits salaires n’augmentent jamais", lance Karine, 52 ans, auxiliaire de vie sociale, dans la même ville.

Une manifestation à l'appel du mouvement "Bloquons tout" à Bordeaux le 10 septembre 2025

Philippe LOPEZ - AFP

Egalement croisé à la Rochelle, Christian, 59 ans, travaille dans le service enfance-jeunesse d’une collectivité locale. En 40 ans de travail, c'est son troisième jour de grève: "Je veux exprimer un ras-le-bol, sans violence et sans haine. Je voudrais qu’il y ait une meilleure répartition de l’argent."

"Ce que je voudrais, c'est une fiscalisation juste", renchérit Thérèse, 75 ans, à Nantes. "D'en haut, de Matignon, on parle des "boomers", on oppose les générations. Mais il peut y avoir des jeunes très riches et des vieux très pauvres. Ce qu'il faut avant tout pour réduire les inégalités, c'est une fiscalisation plus juste, qui ne favorise pas les ultra-riches."

- Lecornu, "une provocation"

"La nomination de Lecornu a fini de nous énerver!", s’agace une manifestante sur un rond-point à Guéret, dans la Creuse. "C’est un doigt d’honneur et ça nous mobilise encore plus."

"Mettre un ministre des Armées à la tête du gouvernement, ça peut nous faire rigoler, c'est attention on va sortir les armes!", affirme Jérôme Guilain, délégué syndical Sud chez Amazon Lauwin-Planque, près de Douai (Nord). "C'est de la provocation", renchérit Marc Lambert secrétaire général SUD-Rail Lille.

A Nantes, Mendoff, un agriculteur de 26 ans, manifeste: "La nomination de Lecornu, c'est un statu quo. Et surtout, c'est une couche de mépris supplémentaire. Les dernières législatives ont montré qu'on ne voulait pas de cette ligne-là. Ça suffit."

Un manifestant arbore une pancarte "rends l'argent" lors d'une manifestation du mouvement "Bloquons tout" à Marseille le 10 septembre 2025

Christophe SIMON - AFP

Warren, à Lyon, est "venu pour manifester et bloquer contre Macron et son monde. Tout simplement parce que même s'il a fait sauter Bayrou, il nous a mis Lecornu et c'est Macron qui continue à faire du Macron".

- "Vivre dignement"

Evelyne Bazin, retraitée de 67 ans, ancienne factrice, manifeste à Bordeaux: "J'ai travaillé toute ma vie, dur, et aujourd'hui ma retraite de misère ne me suffit pas à vivre dignement. Je dois tout calculer, si j'achète de la viande aujourd'hui, je me prive d'un truc demain."

Eloïse Jacquet, 20 ans, étudiante dans la même ville pour devenir assistante sociale, parle d'une "accumulation de colère": "mon diplôme est supposé me garantir un avenir mais aujourd'hui je ne sais pas si j'aurai un emploi ou s'il me permettra de vivre. Il y a un grand mépris de la part du gouvernement. On met beaucoup d'argent dans la défense, l'armement mais la santé et les services publics dépérissent".

"On en a marre parce que on a l'impression d'être de la génération sacrifiée parce que par exemple au lycée, il n'y a plus de moyens pour l'éducation, on a envie que ça change", déclare Yonah, 17 ans, devant le lycée Lavoisier à Paris.

- "Plus de révolutionnaires sur Facebook"

Un manifestant arbore une pancarte "on bloque tout parce qu'on a plus rien" le 10 septembre 2025 à Paris

Thomas SAMSON - AFP

Ils voulaient bloquer un dépôt pétrolier au sud de Valenciennes (Nord) mais les forces de l'ordre les ont devancés. Parmi eux, Cédric Brun, 46 ans, tourneur-fraiseur et secrétaire CGT chez PSA Valenciennes, 46 ans, s'est replié sur un rond-point à Petite Forêt.

"On pensait être plus nombreux", regrette-t-il. "Ce qui est malheureux c'est qu'il y a plus de révolutionnaires sur Facebook que dans la réalité".

Par les bureaux de l'AFP / Paris (AFP) / © 2025 AFP

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